Le ciel était gris
Aux reflets
Des toits luisants,
J’ai remonté
Un peu plus haut
Mon col sur ma nuque,
Et j’ai marché, marché,
A côté du trottoir….
A perte de vue le vignoble,
En rangs droits
Bien trop droits,
Docile sous le vent,
Dépouillé de ses fruits murs
Gorgés d’un soleil défunt…
La pluie s’est mise
A jouer des claquettes et ricochets
Dans les flaques boueuses,
Et cela m’a fait rire…
Au moins cinq parapluies
M’attendent
En d’incongrus endroits,
Tandis que mes cheveux
Dégoulinent de gouttelettes fines…
Haut dans le ciel,
Les volées d’étourneaux
Dessinent d’étranges arabesques.
Comme portée par le vent,
Cette vague animale ondule
En un nuage noir.
La terre poisse et colle,
Lourde et brune, à mes bottes.
Les arbres déshabillés
Exhibent leurs frêles silhouettes
Et quelques oripeaux
Aux couleurs de l’automne
Jonchent leurs noueuses racines…
J’hâte le pas, frissonnante,
Retrouve la chaleur de ma maison,
Colle mon front à la vitre…
C’est beau la vie !