L'amoureux distrait

Et la lune m’a dit le saviez vous Monsieur
Que vous pensiez à elle en regardant les cieux
Et que le nez en l’air vous frisiez l’incident
En ne prenant pas garde au nombre des passants.

Ce n’est guère raisonnable, allons reprenez vous
Rien ne sert en effet de vous rompre le cou
La belle en rirait bien ,si elle vous voyait
Frôler les réverbères de votre air étonné.

Jeune homme redescendez, vos rêves éveillés
Vous éloignent à grands pas de votre dulcinée
S’il vous prenait enfin l’idée d’ouvrir les yeux
Vous verriez que planer peut bien se faire à deux.

Il suffit pour cela d’oser franchir le pas
De ne plus hésiter, cela ne se fait pas
Si l’on est attendu, l’on se presse Monsieur
Si l’amour est un rêve, ce n’est pas un jeu.

Regardez donc en bas, et cueillez une rose,
Respirez un bon coup, préparez votre prose
Elle n’attend plus que vous , l’élue de votre cœur
Tâchez donc Monsieur, cette fois, d’être à l’heure…