Etre Ange

Etre Ange

Une brise caressait ses longs cheveux noirs,
Son regard, sans espoir, se perdait dans l'écume,
Mais rien ne se distinguait dans l'amère brume
S'épandant sous les ors d'un céleste encensoir.

Il appréciait les embruns sur sa peau humide,
Et la falaise était fraîche sous ses pieds nus,
Mais elle le trahirait pour un pas de plus,
Le laissant glisser dans la béance du vide.

Il tomberait alors, les ailes déployées,
Sentant sur ses lèvres l'aigreur d'un goût de fiel,
Et gonfler son coeur du frisson d'être mortel,
Oubliant un court instant son éternité.

Car nul ni lui-même ne croyait plus aux cieux,
Nul ni lui-même ne croyait plus en les anges,
Comment donc pourrait-il croire encore à l'étrange
D'une sirène d'écume échouée en ces lieux ?

Entendrait-il sa voix se mourir sur l'aria
D'une vague d'espoir se retirant au loin,
Ou les choeurs angéliques à son coeur chagrin
Se rappelleraient-ils pour sauver l'opéra ?

La falaise était si fraîche sous ses pieds nus,
Une brise caressait ses longs cheveux noirs,
Et son âme de chimère naquit en ce soir
Où le rêve, loin du monde, avait survécu.

Alodis (27/11/2010)

Je ne sais pas s´il est ou fut fantôme à ton opéra cet ange mi-démons le torturant, mi-humain se torturant mais il naît là où le rêve survit au monde. là où une poétesse se doit de voyage pour que l´exactitude de l´inspiration soit vie et à l´espoir de ce "malgré tout" auquel tout survit et qui demeure ce bel espoir qui nous guide. Etrange être ange mais il suffit du bleu en place du rouge pour que de sa plume l´archange poète balaie la moindre poussière de doute et que mon ravissement se confonde dans son ciel. Merci à toi de t´en être venue à ta plume. bravo

Invité

Ange déchu, mais qu'elle est belle sa rédemption!
:fleurs: