Est-ce les souvenirs d’enfance
D’un arbre refuge, d’un lieu secret
Qui me reviennent en mémoire
Quand je vous vois Monsieur.
J’aime tout de vous,
Votre nostalgie, votre semblant de nonchalance
Vos bras tendus vers moi,
Le chatoiement de vos doigts,
Vos jaunes, vos verts, vos gris à la fois distincts et mêlés.
Et puis, même si cela fait sourire,
J’aime notre communion
Ce qui se dit de vous à moi,
Quand, de ma main je vous caresse.
Racontez-moi Monsieur, racontez-moi
Combien d’enfants se sont pendus à votre cou
Jouant de vous voir rebondir
Et reprendre doucement votre place.
Combien de chagrins avez-vous écoutés
Semblant nostalgique, partager la peine de vos hôtes.
Combien d’amours naissantes vous ont été confiées.
Combien de vies auriez-vous pu éteindre
Si vos branches n’étaient pas si frêles, si douces.
Combien de mains, comme les miennes, vous ont caressé.
Combien de femmes vous ont parlé, fait sourire, fait pleurer.
Combien vous ont aimé, puis à regret quitté, vous laissant seul,
Majestueux, si beau, si gai et si triste à la fois.
Je me retrouve dans vos silences, dans vos bras tendus,
Dans votre mélancolie puis aussitôt dans l’agitation gaie de vos couleurs.
Dans votre brillance mate, dans votre moiteur et parfois dans vos larmes.
Je me retrouve dans nos confidences, dans nos pensées secrètes.
Dans mes souvenirs livrés.
Dans vos longs bras tendus qui bien que paraissant fragiles sont bien solidement campés.
Mon esprit s’évade et je m’imagine dormant à vos pieds,
Vous m’enlaceriez tendrement, me transporteriez haut, haut, tout là-haut,
Me caressant pour me rassurer, pour m’apaiser et enfin je serais vous.
Je verrais à travers vous.
Je saurais le vent qui vous agite, je saurais les enfants qui vous maltraitent parfois,
Je saurais ceux qui vous aiment et telle les sirènes, tout doucement,
Je leur chanterais notre complainte, nos histoires, nos vies.
D’autres que moi nous parlerons, nous caresserons.
Je ne ferai qu’une avec vous.
Balancés au gré du vent, nous connaîtrons l’éternité d’un amour chaste et complice.
Et je ferai qu’à jamais vous ne pleuriez que des larmes d’amour,…..Monsieur.
Le saule qu’on dit pleureur
Août 2003