Le secret de Suzanne (3)

Monsieur l’instituteur,

Merci pour votre aide. Sans vous, jamais mes parents ne m’auraient laissée « partir à la ville » comme ils disent.



J’ai sur votre recommandation, pu obtenir de Monsieur Mareschal, un emploi de femme de chambre chez un médecin. Vous aviez raison cet homme est formidable, impressionnant, un peu bougon mais en définitive, si bon.



J’ai une petite chambre sous les toits. Ce n’est pas très grand mais j’ai pu l’installer à mon gré avec les meubles récupérés dans le grenier. Ainsi, j’ai un bureau ! Mon premier bureau ! Je m’y installe chaque soir, pour lire ou pour écrire. Je sors peu, les journées de travail sont longues entre le ménage, aider en cuisine, m’occuper des enfants.

Mais je sais ma chance d’être ici, en zone libre.



J’ai retrouvé depuis peu un ami de mon frère Louis, un de ses camarades d’école lorsque nous étions à Dole. Il se nomme Bernard. C’est un jeune apprenti pâtissier. Il me fait beaucoup rire, il est plein de rêves et d’espoirs. Il me dit qu’il sera un jour, peintre, écrivain ou journaliste, en brandissant « la croix du Jura »que me donne à lire Monsieur Mareschal. Vous le verriez le bras en l’air déclamant « Le grand, le grand, l’immense Bernard Clavel récompensé pour ses écrits » !! Et nous éclatons de rire.



Souvent, il me parle de Paul Emile Victor en me disant que celui-ci après un passage à Lons avait fini par découvrir le monde et qu’un jour nous aussi quitterions les combles ….Ainsi bien souvent nous voyageons.



Vous voyez, tout va bien. Vous pourrez rassurer mes parents. Je leur ai envoyé une carte lorsque je suis arrivée à Lons Le Saunier mais ils n’ont pas répondu. Je ne sais pas si c’est de leur fait ou si ma carte ne leur est pas parvenue. Si c’est le cas, Papa doit terriblement m’en vouloir.

Je le revois encore le jour de mon départ. Il parlait à sa chienne pour éviter de le faire avec moi. Je suis partie ma valise à la main, longeant la digue. Diane m’a rattrapée, je me suis agenouillée et j’ai eu droit à une partie de léchouilles. Je sais bien que c’est lui qui l’a envoyée. Jamais sa chienne n’aurait quitté ses côtés sans son ordre.



Pourriez-vous s’il vous plait les embrasser pour moi. Leur dire combien je pense à eux, à Louis, à Jean qui grandit sans moi. Transmettez mes amitiés à votre dame et à tous mes amis

A bientôt



Suzanne



P.S : Dites-moi, racontez-moi vous me manquez tous …tant…

Ma curiosité est d'autant plus éveillée!!

Oui et mon ordi a eu un malaise...j'avais pas archivé.....résultats la suite et à réécrire !!!!

grrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrr ça m'énerve !!! bisousssssssssssssssss

rhooooooooooo merdoum!!!!!!!!!!!