Le secret de Suzane (4)

C’est étrange comme quelques mots peuvent faire surgir les souvenirs, comme ces diablotins qui sortiraient d’une boite, en gigotant sur un ressort.



Nous avons toujours vécu, mes parents et mes frères, très loin de notre famille. C’est l’été que nous nous retrouvions chez mes grands-parents. Mon père ayant une grande différence d’âge avec son frère et sa sœur, nous étions aussi les plus jeunes parmi les cousins, cousines. Ceux-ci nous entrainaient donc dans des sottises de « grands » et je m’en sentais l’âme d’aventurière. Aller seule au bord du Doubs, y apprendre à faire des ricochets, donner la liberté aux vaches de la voisine en ouvrant la barrière du pré, courir après les poules de la mère Jeanne et la voir nous poursuivre canne levée nous criant « j’v’a l’dire à veu parents, doù que vous zeutes ??? ». Utiliser l’argent de la quête pour acheter des bonbons et les manger assis derrière l’église plutôt que d’être à la messe…



Suzanne était ma marraine. J’en ai le souvenir d’une grande femme, élégante, rousse avec de grands yeux verts. Elle était toujours habillée à la dernière mode, maquillée, manucurée, raffinée.

Apprendrai-je pourquoi Suzanne était si froide, en apparence si peu aimante, si distante….



J’aimais ces retrouvailles de vacances. Ces longs repas où ma grand-mère confectionnait pâtés, civet, poule au pot, tartes et autres desserts. Elle étudiait savamment ses menus afin de plaire à chacun. Et pourtant aucun repas ne se terminait sans que le ton monte entre mes grands- parents, Louis et Suzanne…Mon père ne prenait jamais part à ces discussions, j’en fais le constat aujourd’hui, avec le recul…



Ma tante Suzanne était mariée avec Georges « oncle Jo », pharmacien. En ce temps-là les pharmaciens n’étaient pas de simples épiciers. Georges préparait crèmes, potions, tisanes…J’adorais le voir manipuler ses petits flacons et je crois même que je devais m’inventer des petits bobos rien que pour le plaisir de le voir faire. Il était d’une gentillesse comme j’en ai rarement rencontrée, et comme il avait deux garçons, j’avais, je dois bien l’avouer, toute son attention.



En plus de ses petites fioles, il avait dans une mallette, un instrument magique, un microscope !

Pendant des heures, il me montrait, m’expliquait….Il constituait un herbier, et faisait des dessins à la plume d’un grossissement de la fleur, feuille ou herbe, sur chacune des planches et écrivait en belles lettres les noms en latin. J’étais fascinée…



Comment Suzanne pouvait ne pas le regarder avec les yeux de l’amour ???

Et oui, comment ???

Et quel est ce différend entre le grand-père et ses enfants ?

Bon, voilà... Encore une série que je suis obligée de suivre...

Pfff, faut toujours attendre 6 mois entre deux saisons... C'est pas juste pour les fans !!
Et puis, c'est fini la grève des scénaristes hein !!

Bon, je te pardonne, mais c'est bien parce que c'est toi...


Allez, en attendant, bonne nuiiiiiiiiiiiiiiiit !