j'ai déboutonné ma vie (4)

Sans l’avoir vraiment décidé, elle se remit à courir. Curieusement ses pieds ne la faisaient pas souffrir alors que le chemin était par endroit très rocailleux.

Les champs alentour ne possédaient pas de barrière. Ici et là quelques petits bosquets venaient rompre le plat du paysage. Aussi loin que son regard pouvait se poser, pas de maison, pas de ligne électrique. Rien qui ne put lui annoncer une proche présence humaine.

Elle aimait les parfums délivrés par la nature après la pluie.

Celui de la terre qui semblait s’installer en son palais comme le ferait un rouge au fort tanin, plus subtil celui de l’herbe et en arrière nez celui du fleuve.

Les sensations lui rappelaient la dégustation de vins et elle y prit plaisir.

Elle entendit de petits beuglements et s’avançant, aperçut un troupeau de jeunes veaux à la belle couleur fauve. L’un d’eux la fixait attentivement. Il se dégageait des yeux de cet animal, une infinie tendresse. Elle se souvint comme son grand-père avait toujours du mal à voir partir ses veaux. Elle revoyait les petites ardoises dans l’étable sur lesquelles elle s’appliquait à écrire le nom des vaches et de leurs petits…Blanche, Noiraude, fleur de mai..

Le pré où paissaient les animaux n’étaient pas entourés de barbelés, ni même de clôture. Les animaux descendaient boire dans un petit bras de la rivière ce qui conférait à l’endroit une paisible magie.

Toute la saveur de mon enfance campagnarde ma Dyane !

Merci pour ce beau texte !

Bon ! Je me tais pour la couleur et le microscopique du texte et je garde les odeurs de terre et l´étendue de ces prairies sans frontières de bois ou fil de fer. Bouton 5 à présent. j'ai déboutonné ma vie (4) 368833

Couleur et taille modifiées....Oui c'est vrai j'aurais pu y être vigilante...