Dyane Modératrice
Nombre de messages : 3922 Localisation : Le Pays des Ducs de Bourgogne Loisirs : Poésie-photo-tir à l'arc-danse-sculpture-tout ce qui touche à la nature et au partage Date d'inscription : 05/10/2008
| Sujet: j'ai déboutonné ma vie (14 et fin) Sam 28 Juil - 19:14 | |
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L’air s’était rafraichi et maintenant c’est le froid qui la faisait frissonner…Ils continuèrent l’un derrière l’autre sans un mot. A cet endroit plus d’arbre, juste de l’herbe et un peu plus loin ce qui lui semblait être un champ labouré. Mais s’en approchant davantage, elle vit des pousses sortant de terre. Il lui fit signe de s’arrêter. Il s’agenouilla et elle en fit de même. Avec une infinie délicatesse, il sortit la boite en fer blanc de sa poche. Prit entre ses doigts les pépins de la pomme qu’ils avaient partagés et les mit dans un petit trou qu’il fit du bout de son index. Il saisit sa main et la posa bien à plat à cet endroit-là précisément.
Il se releva aussi doucement qu’il s’était agenouillé et l’aida à son tour à se relever. Il l’accompagna près d’une longue poutre qui permettait de passer d’une rive d’un cours d’eau à l’autre et lui fit signe d’avancer…
« chambre 1705 »
« Reviens, je t’en supplie » murmure un homme à la femme inerte et blême, les deux mains posées sur les draps de chaque côté d’elle…
Elle n’avait guère le sens de l’équilibre, la rivière ne lui semblait pas très profonde….Même si elle tombait, elle ne prendrait qu’un bon bain de pieds. Elle n’osait pas se retourner mais elle le savait là et ressentait la chaleur de son regard entre ses deux épaules. Elle se sentit perdre l’équilibre et battit les bras comme un oiseau qui veut prendre son envol
« Vite, vite, le monitoring s’affole »
« Non monsieur, je suis désolée. Vous devriez rentrer. Vous êtes ici depuis des jours et des jours. Nous vous préviendrions si son état évoluait dans un sens comme dans un autre ». L’homme haussa les épaules et s’assit de nouveau au bord du lit.
Plusieurs fois elle chancela et arrivant presque de l’autre côté, plus gaillarde, elle eut envie de le regarder, espérant voir à sa bouche un sourire…
« Elle revient, elle revient je vous dis. J’ai vu un sourire sur sa bouche » « Il est normal de deviner ce qu’on désire très fort…Vous devriez dormir »
Elle eut juste le temps de l’apercevoir lui faire signe avant qu’une gerbe d’eau l’envahisse…Dans la maison, dans le berceau, le livre qu’elle avait protégé de la pluie , un petit livre de poésies à la couverture blanc cassé sur lequel dansaient des feuilles mortes, était délicatement posé sur l’oreiller…Son parfum planait dans l’air.
Le vieil homme, serein, souriant, arrosait un tout petit pommier qui sortait déjà de terre.
« Bonjour…Qu’elle heure est-t-il ? Tu fais une drôle de mine….Embrasse-moi »
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