J'ai murmuré ton nom

J'ai murmuré ton nom qui claquait dans le vent,
j'avais bien aperçu ton étendard avant.
D'un ruban de bitume, à l'ombre d'un platane,
je voyais les reflets: cent flaques de titane.

J'avais imaginé le côté flamboyant
de ce vieux sycomore autrefois effrayant
venu me raconter les vignes infinies,
son ancienne jeunesse et sa longue agonie.

Des brumes de l'étang qui cachaient des miroirs
s'élèvait la clarté où brillaient mes espoirs.
Etait-ce un vent turquoise, un rideau de lavande ?
Diaphanes doigts de fée au son des sarabandes ?

La rocaille est plus belle au port ensoleillé,
je trouble ton repos encore ensommeillé.
Je m'éclaire au flambeau de ce rêve écarlate,
Et je t'embrasserai, fragile et délicate.

J'irai laper le temps je le veux éternel,
une source de vie, un ami personnel.
Enluminant ta nuit, ta douce léthargie
pour te connaître enfin sensuelle magie.