LES BREVES DE PEDRO
FEU ROUGE FEU VERT
Dans cette histoire, le feu
ne passe jamais à l'orange!
C'est arrivé à un "cipal" de mes amis, patron
mécano à la Sec.plong. Sur le "Saphir". Au dessus de la porte des poulaines, il
y avait une lumière rouge, toujours allumée, quand le clapet des purges de
ballasts étaient fermés. Ce qui est souvent le cas (Il passe au vert seulement
lors de la prise de plongée, après, il se referme et reste rouge indéfiniment).
Donc, un gambit se pointe et demande à mon pote patron de central sec. plong,
s'il peut aller à la poulaine. Et mon pote de lui
répondre:
"tant qu'il reste au rouge, vous ne pouvez pas y aller". Manque de pot, le
"Vieux" était derrière. Mon bon "cipal" pensait qu'il allait se faire remonter
les bretelles, mais le pacha s'est contenté de dire: Tant qu'il y a des cons, on
en profite.... Hasta luego! Pédro.
TU VEUX PAS QU'IL MONTE SUR LE
TROTTOIR
C'était lors d'un appareillage de la
base Missiessy, base des sous-marins à Toulon. L'Amiral était à bord (un Amiral
célèbre). Le commandant du sous-marin, avait confié la manœuvre au patron du
pont (Tu parles! Avec l"Amiral à bord, tous les officiers avaient la pétoche);
mais çà, il ne faut pas le dire; les officiers m'en voudraient à
jamais.
Donc, il man÷uvre en quittant le quai, recule, passe tout à
gauche et en "avant 2", direction les passes de sortie de la darse. Soudain, un
dragueur se présente face à nous. Aussitôt, le patron fait serrer à droite, pour
passer le plus près possible des bords de la passe. A ce moment le CDT dit au
patron: "Mais serrez à droite bon sang"
Et l'Amiral de répondre: "Dans
une passe il est déjà à droite; tu veux pas qu'il monte sur le trottoir
aussi!"
Y'A DU RIFIFI DANS LA BAIGNOIRE
Celà se passait au sud de
Toulon, à la fin des années soixante dix (je ne précise pas volontairement).
Nous étions en surface pour regagner la base. L'officier de quart, en haut de la
passerelle du sous-marin Aréthuse, s'est trompé de cap, malgré les indications
radar. Heureusement, le maître de CO, s'est rendu compte que nous allions
percuter les "cailloux" de Porquerolles à quelques 11 nœuds de vitesse et il est
allé réveiller le Commandant, car il était environ cinq heures du matin. Ce
dernier se lève, jette un coup d'œil sur le radar et se précipite sur le micro
en ordonnant: "Stoppez! A gauche toute!" Puis le CDT est monté sur la
passerelle. Je n'ai pas entendu ce qu'il a dit à l'officier de quart, mais je
n'aurais pas voulu être à sa place.... So long.
LE GAMBI ET LA
POULAINE
Sur les sous-marins, nous avions un système de poulaines, qui
était un petit sas que le mécano des auxiliaires demandait à sasser dès qu'il le
voyait plein; mais la manœuvre était un peu compliquée. Il fallait apprendre aux
nouveaux embarqués ( Les jeunes ou les gars venant de la surface), comment faire
avec le siphon. D'où l'expression: "sasser sa merde", qu'on interprétait aussi
au sens figuré, bien sûr.
Un jour, un jeune "gambi" est venu nous voir au
central, pour demander à sasser la poulaine. Le patron de central lui répondit
qu'on venait de le faire. Devant l'air contrarié du Monsieur, le patron me dit
"Vas voir, Pédro" (à l'époque, j'étais chouf). Je vais donc voir et aperçois un
rondin de merde qui flotte dans la cuvette de la poulaine. Alors, ce fut plus
fort que moi, je répondis au gambi, que là où l'on mettait son cul, il ne
fallait pas avoir peur de mettre la main. "Mais je n'ai pas peur" me
répondit-il; là malgré moi, je lui ais fait voir comment on mettait la main à la
pâte.... L'histoire fait le tour du bord en un clin d'œil. Plus tard, à la
"chambre", le pacha m'en fit encore le reproche, me disant que des
démonstrations pareilles, n'étaient pas du rôle d'un quartier-maître
admissible...
LE FENWICK SUBMERSIBLE
Voilà l'histoire survenue à
un chouf de l'équipe d'embarquement torpilles de la base de sous-marins à
Missiéssy. Il avait un peu forcé sur la "tequila" et ce soir là, vers onze
heures, il décida de faire un tour avec le fenwick de l'AMT S'amusant à longer
les quais, il arriva ce qui devait arriver; tout le bazar s'est retrouvé à la
patouille. A l'officier de quart accouru (service effectué par les OMS), le
chouf toujours pas dégrisé, répondit "N'vous inquiétez pas Patron! Il ira pas
plus loin; j'ai coupé le contact".
Amitiés, Pédro.
LA JUNON,
LE PATRON ET LE SAUCISSON
C'était sur le sous-marin Junon, à la fin des
années soixante. A cette époque, je faisais le quart au poste central. J'étais
QM1 Torp; je me souviens de l'électricien de central que l'on avait surnommé
"Tugudu". Avec le maître de central, nous formions une équipe peu ordinaire...
Pendant les longs quarts de nuit, alors que nous progressions lentement par une
centaine de mètre de fond, "Tugudu" me regarda et me dit, mi-figue mi-raisin:
"Tu n'as pas un p'tit creux"? Bien sûr, j'opinais ( à cet âge, on a toujours
faim). Alors, il tendis le bras derrière le tableau de plongée et en retira un
camembert, du saucisson et je n'sais plus quoi d'autre... Devant l'étonnement du
Patron de central, mon "Tugudu" ajouta: "Ben, Patron, vous n'avez plus qu'à
payer la mousse... (A cette époque, les officiers mariniers avaient de la bière.
Pas l'équipage).
PEDRO ! TU TOURNES SEPT FOIS TA LANGUE DANS TA
BOUCHE, DEPUIS?
Une nuit, sur l'Ariane, j'étais de quart aux barres
arrières (En ce temps là, j'étais QM, c'était juste avant le cours de chouf; tu
connais?)... Mon Patron de central était un vieux PM élec. Tu sais un de ces
vieux patrons comme la marine n'en fait plus. Il devait être dans les trois
heures du matin, quand le Patron me dit:
- Vas à la cuisine nous chercher
deux boîtes de singe (Tu sais; le corned beef).
- Vous aimez ça,
Patron?
- Je me ferais enculer pour en avoir!
- J'en ais plein
dans mon caisson!
Tu imagine les paires de calottes que j'ai
ramassées!
Les 4 "400 tonnes" sur la même photo: Aréthuse, Ariane,
Argonaute et Amazone.
SOUS LE VENT QU'IL DISAIT
Un jour, en
surface sur la Junon (J'étais QM), on vidait les poubelles par la passerelle (En
plongée, nous avions un petit sas pour çà). Il y avait un vent d'enfer et la mer
était plutôt "formée". Mon vieux patron du pont était de quart; il me regardais,
sa pipe à la main, en me recommandant de balancer les sacs "sous le vent". Des
sacs dégoulinants de tout ce que tu peux t'imaginer. Des sacs d'une odeur
épouvantable. Devant ma mine pâlotte, il ferma le poing et me dit: "Si jamais tu
dégueules..."