Ce jour

Ce jour je ne sais quoi te dire
Après t’avoir montré le pire
De ma nature, de mon exigence
A en avoir oublié tout ma chance
De t’avoir trouvée et que tu sois
Chaque jour si proche de moi

Ce jour je ne sais quoi te dire
Sauf que je n’ai vu que mon plaisir
A en oublier que tu n’es pas un objet
Dont je dispose selon ma volonté
Et le mal que je t’ai fait me ronge
Et tes pleurs vont hanter chaque songe

Ce jour je ne sais quoi te dire
Sauf que je t’ai vu tant souffrir
Et que je ne veux plus jamais
Avec toi ainsi me comporter
Car le plus important pour moi
C’est uniquement toute ta joie

Ce jour je ne sais quoi te dire
Sauf que je veux enfin guérir
De tout ce mal qui me hante
De toutes ces idées que j’enfante
Pour être simplement à tes cotés
Et te laisser vivre sans demander

Ce jour, je ne sais quoi te dire
Sauf que je n’es plus qu’un désir
Etre avec toi pour chaque jour
Si tu veux encore de mon amour
Etre avec toi pour chaque jour
Pour éprouver tout ton amour

"Sauf que je n'ai plus pour toi qu'un désir..."
L'amour est toujours fusionnel et cela malgré nos multiples efforts notamment la prise de conscience. Mais ne faut-il pas ressentir le bonheur, premièrement en soi, pour partager réellement avec l'autre et vivre en harmonie ( et dans le respect) une réelle communion ? Il n'en reste pas moins que ce sentiment même n'a toujours que la valeur ressentie indistinctement par l'un et l'autre. Aprés le désir, la passion, naît la volonté plus ou moins réfléchie de construire un projet que l'amour conçoit, partagé certes, mais davantage au profit de l'autre. La nature des objets de l'amour subit l'attraction qui fait d'eux des créateurs de bonheur et de pérennité. Deux, égaux, deux égos, se fondent en un soi, pour se reconnaître en lui --c'est aussi le projet de chaque cellule en soi qui recherche l'attraction essentielle. Ne participe - t-elle pas à la séduction primitive, une approche amoureuse basée tout d'abord sur l'instinct avant que la conscience, telle celle des humains, ne sache définir le " grand amour ".
Dans votre poème vous décrivez parfaitement le sentiment d'amour qu'anime enfin cette conscience aiguisée, bien qu'elle soit encore sous influence. Nous n'allons jamais vers l'autre sans raison !
Enfin, vous m'aurez bien fait parler. Pardon pour la longueur de cette réponse.

Cordialement.

Pierre WATTEBLED