La complainte des morts

L'automne inspire toujours, autant que l'amour et la mort, ici c'est un spleen profond comme une agonie qui s'inscrit dans une toile dont le filigrane révèle l'ombre sur l'échafaud: au final une fin brutale, telle la sentence d'un condamné...Condamné à vivre les jours d'ennui qui attendent l'astre au zénith. Derrière les sanglots, le regard espère toujours malgré soi.

Cordialement.

Pierre Wattebled

phaeton a écrit:

La pluie tombe, assassine, et sans aucun remord,
Mélancolie, tristesse, agonie... tout est là...
L'automne est un cercueil avec nul autre éclat
Que ce bruyant sanglot: la complainte des morts !

La nature se noie, j'entends le sol se fendre,
Creusant la vaste crypte et l'éternel enfeu...
Ne vous y trompez pas, car cette onde est un feu:
La complainte des morts finie toujours en cendres !

Le tableau n'est pas beau, le peintre est sans talent ?
Et les passants, courbés, semblent fuir les relents
Dégagés par la toile inachevée du maître...

Et pourtant, les passants, ont tort d'être pressés...
Avec plus de patience, ils auraient pu voir naître
Sur l'échafaud sanglant, leurs ombres se dresser...

olivier je viens de finir l'art d'être père qui est tout en tendresse et là plongé en immersion totale dans le gris de la vie, l'automne, porte ouverte a la mort
amitiés
Denis

Merci pour vos mots...
Oui, chaque saison offre une inspiration différente. La météo influence la plume et se mêle à la poésie, ce qui est assez romantique.

Denis, merci pour "l'art d'être père", j'espère que tu as passé un bon moment de lecture (enfin, un moment pas trop désagréable !)

bises
phaeton

Que savons-nous de la mort si ce n'est ses apparences diverses et la déliquescence des corps. Si l'automne symbolise le dessein mortel de toutes choses dans le vaste univers, je préfère son ultime beauté aux rigueurs de l'hiver fût-il superbe parfois dans ses paysages.
Je ne sais pourquoi, au fond, j'ai toujours considéré cette saison sublime dans nos régions montagnardes comme la beauté incomparable, fragile, d'une femme mûre qui joue encore le jeu difficile de la séduction. Avez - vous déjà surpris le regard ébahi d'un enfant ramassant une feuille morte magnifiquement mordorée. L'avez-vous entendue aussi craquer séchement dans cette même main? C'est une métaphore étrange que ce geste inconscient détruit comme s'il voulait occulter la mort. peut-être admettre froidement que rien ne dure.
Votre poème est beau et il transmet parfaitement votre réflexion profonde.
Cordialement.

Pierre WATTEBLED