Les mots se cachent dans le clair-obscur de l'encre et du vélin
Enfantés dans un raclement de rage et de douleur,
Là, sur ce papier tristement gondolé sous mes pleurs,
Ils masquent entre les lignes leur pouvoir assassin.
Goutte à goutte, serpentant avec une sombre élégance,
Le liquide opaque pareil à la noirceur de mon âme
Coule sur ma plume comme le sang sur une lame
Innondant les pages des flots de ma violence.
Cette fureur muette, qui tourmente mon écriture,
A jamais séquestrée dans le silence de ce journal
Se meurt de ne pas retentir en un cri animal
De ne pas même s'incarner dans un murmure.
Alodis