A force de solitude

A force de solitude,

Je me suis crevé les tympans
Sur le mur du silence ;
J'ai écorché ma peau
Sur les ombres de l'absence.

A force de solitude,

Je me suis brûlé les yeux
Sur les voiles de la nuit ;
J'ai sacrifié mes proches
Sur l'autel de l'oubli.

A force de solitude,

Je me suis arraché la gorge
Sur les échos du vide ;
J'ai corrodé mes rêves
Sur la vérité acide.

A force de solitude,

J'ai sabordé ma vie
Sur l'océan de mes peurs.


Alodis (01/02/2010)

Je confirme, j'aime ton style.
On sent que les vers te vienne "comme
ça", ça coule de source si je peux dire, ça vient "naturellement" et
ça, le lecteur le ressent.
J'aime ce piquant de tes mots qui attrape l'attention juste quand il le faut.
Je
n'arrive pas toujours à déterminer si l'écrit est un ressenti de
l'auteur ou s'il est simplement un thème, c'est le cas ici. Bien sur,
cela est en parti du au fait que je ne te connaisse pas (faut bien se trouver des excuses rires).
J'aime beaucoup ce que dégage ton texte et ce à quoi il renvoit.
Ton premier quatrain est sublime...
Bisous la miss!
...Amélie...

Merci Amélie, ce que tu dis là me touche beaucoup !

Tu es très perspicace, car j'ai en effet écrit ce poème d'un jet (ça se voit car seulement un vers sur deux fait l'objet d'une rime !!)

Concernant le ressenti de l'auteur ( "l'auteur", en dédicace aujourd'hui dans son salon...), il suffit parfois d'un sentiment passager pour que les mots s'enchaînent avec plus de force que l'état d'esprit correspondant.
Heureusement parce que si mes textes me reflétaient fidèlement, je me serais pendue depuis longtemps !!!
Et l'empathie joue beaucoup. Se mettre à la place des autres aide énormément l'inspiration, mais je prêche sûrement une convaincue !!!

Un petit air de poésie libre pour traiter de la solitude confère un côté plus frais à la chose ce qui est fort plaisant à ma lecture du matin. Merci Alodis.

Pendant mes premières lectures poétiques, j'ai souvent eu peur de ce que je lisais, des textes sur la mort ou l'envie d'en finir, des textes sur des sentiments qui dépassaient ma pensée. J'ai appris que les mots n'étaient pas forcément le baromètre de son propre état et que cela ressemblait plus à une caricature de sentiments de façon a capter l'intérêt du lecteur. J'ai bien sûr moi-même écris plus fort que je ne le vivais, sinon, comme tu le dis si bien, "y'a longtemps que je ne serais plus là" !!!
Sur les traces de "mon Moi" j'ai vraiment aimé tes mots.
L'absence ou l'ignorance est vraiment une plaie au bonheur.

Bise bien présente du Gardien

Le Gardien de la Source a écrit:

Pendant mes premières lectures poétiques, j'ai souvent eu peur de ce que je lisais, des textes sur la mort ou l'envie d'en finir, des textes sur des sentiments qui dépassaient ma pensée. J'ai appris que les mots n'étaient pas forcément le baromètre de son propre état et que cela ressemblait plus à une caricature de sentiments de façon a capter l'intérêt du lecteur. J'ai bien sûr moi-même écris plus fort que je ne le vivais, sinon, comme tu le dis si bien, "y'a longtemps que je ne serais plus là" !!!
Sur les traces de "mon Moi" j'ai vraiment aimé tes mots.
L'absence ou l'ignorance est vraiment une plaie au bonheur.

Bise bien présente du Gardien

Exact, la poésie ne supporte pas les demi-teintes.
Ceci dit, il y a des textes pour lesquels on peut se effectivement se demander si l'auteur est vraiment cinglé, parano, monomaniaque, masochiste, suicidaire, ou fou à lier !!
Je te laisse juge

la solitude, le chagrin, font de nous des personnes aux états d'âme compliqués, si compliqués d'ailleurs que souvent l'on peut s'y perdre soi-même.

Et les images employées ici sont très fortes ....... le message passe

Merci