Partagez-vous vos écrits avec vos proches ?

Suite à un poème sombre que j'ai posté il y a quelques jours, Amélie, le Gardien et moi-même avons brièvement discuté du caractère "autobiographique" ou non de nos écrits.

En ce qui me concerne, malgré des textes parfois assez noirs, ce n'est pas forcément ma personnalité profonde qui y est dépeinte (je suis de nature réservée mais joyeuse , quoique râleuse perpétuelle !!)

Quand j'ai soumis mes premiers poèmes à mes proches (mes parents), ils ont cru voir la dépression me guêter .
Alors j'ai longtemps gardé mes autres poèmes, sous clé, sans les montrer à qui que soit, de peur de troubler les gens et qu'ils me prennent pour ce que je ne suis pas .

Maintenant, je leur explique que je ne suis ni dépressive ni suicidaire, que mes sujets ne sont que des sujets.
Certes, il y a parfois un fond de vérité, mais la poésie ne supportant pas les demi-teintes, tout se voit accentué, emphase oblige !
Bref, je leur fait maintenant part de certains écrits, en faisant tout de même une sélection .


Qu'en est-il pour vous ? Partagez-vous facilement vos textes avec votre famille, vos amis ? Vous prennent-ils parfois pour des fous ?!

Si je me mêle de ce qui ne me regarde pas, dites-le moi aussi

J'ai, comme toi, partagé quelques poèmes au début (donc parmi les premiers), j'ai bien vite arrêté . Je crois que les gens ne sont pas dans le même trip poésie que nous (pas tous bien sûr,puisqu'on est là...), ils peuvent difficilement nous comprendre et leurs lectures en diagonales entrainent souvent des jugements qui ne sont pas constructifs, tant leur vision des choses est faussée. Je pense même, mais ça n'engage que moi, que nous sommes un peu comme des "Autistes"... Je m'explique,... Je reste persuadé que pour vivre une partie de son univers poétique, il faut être emprunt d'une certaine sensibilité que d'autres n'ont pas, ou moins. Non qu'ils soient dépourvus de sensibilité, mais je reste persuadé qu'elle est différente et peut être en sont-ils très heureux comme ça. Pour ma part, comme pour beaucoup de poètes que j'ai côtoyé, la prise de la plume est un exutoire aux sentiments, quel qu'ils soient...
Je suis quelqu'un de joyeux, mais il m'arrive souvent d'être mélancolique, pas de la tristesse, juste une mélancolie que j'aime et que j'entretiens dans ce que j'écoute, lis ou écris...
Pour être poète il faut être rêveur, et pour être rêveur il faut avoir gardé une âme d'enfant. C'est ce que je pense et j'aime à penser ça...

Voilà mes mots sur les tiens.

Merci de cette réfléxion que je trouve plus qu'intéressante. J'ai hâte de lire vos mots.

Le Gardien

En effet, la poésie ne parle pas à tout le monde, loin s'en faut. Et nos proches, qui nous connaissent sous l'angle du quotidien, voient notre propre poésie à travers un prisme déformant. L'expression de notre jardin secret peut se révéler perturbante pour eux dans la mesure où elle est souvent prise au pied de la lettre.
Montrer ses écrits à des inconnus est plus facile car la lecture est objective, dénuée d'"a priori" sur l'auteur.

C'est vrai, nous avons tous une sensibilité qui s'exprime, sortie d'univers ou de vécus très différents, et il faut une certaine ouverture d'esprit pour ressentir (si ce n'est comprendre) que qui est transmis par les mots. Le côté "autiste" du poète relève pour moi du fait qu'il possède une vision particulière, romantique, exacerbée ou décalée des choses, qu'il n'est pas toujours facile de communiquer aux autres.

J'ai dit être de nature joyeuse et aucunement dépressive, mais ma réserve naturelle me conduit aussi souvent à la mélancolie, qui est l'état le plus propice à l'inspiration. Et va savoir pourquoi, les idées tristes ou nostalgiques se prêtent plus à la poésie que le bonheur sans tâche qui n'intéresse personne !!

Par contre, je ne sais pas si c'est toujours notre âme d'enfant qui s'exprime...
Elle veut certes renaître malgré les regrets du temps révolu et de l'échéance finale auxquels l'enfant lui, ne pense guère...

Bon, je m'attarde...

Heureuse de cet échange et en attendant d'autres avis,

A bientôt !

Sujet intéressant en effet!!!

Je pense également que nos proches ne peuvent réellement comprendre nos écrits de la même façon que nous les écrivons. Déjà parce que oui ils paniquent forcément en prenant chaque mots au pied de la lettre et puis pour apprécier la poésie il faut avant tout aimer ça sincèrement et être capable d'en ressentir les émotions...

J'écris aussi bien mes propres émotions que sur des sujets plus généraux et beaucoup moins personnels. Dans le cas des textes plutôt généraux je pourrais facilement les partager mais ceux qui sont plutôt une façon d'exprimer ce que je ressens vraiment font partis d'un jardin secret qui m'appartiens et que je ne souhaite pas forcément partager avec des gens qui me connaissent trop bien même si ils ne savent de moi que ce que je leur montre...je ne sais pas si c'est très clair!
En plus mes textes les plus profonds (enfin selon ma propre analyse sont souvent écrits dans un état mélancolique qui comme toi Alodis m'inspire beaucoup plus.

En tout cas, il m'est arrivé de partager certains écris avec l'un ou l'autre de mes proches mais le résultat de leur lecture m'a toujours frustrée...leur commentaire n'étant pas du tout ce à quoi on peut s'attendre en faisant entrer quelqu'un qu'on aime dans notre intimité (car pour moi, ma poésie c'est une partie de mon intimité)

Le mieux c'est encore c'est de pouvoir partager nos textes avec des gens qui écrivent aussi et qui nous sont proches!!!

Question fort intéressante qui fait que maintenant que je m´y penche je me dis que non, je ne partage pas mes écrits autrement que par l´échange avec ces "autres" qui semblent aimer ca autant que moi. Mes proches savent que j´écris, où je le fait et, quand ils passent à mes mots il nous arrive d´en parler. Me prennent-ils pour un fou ?
Rireeee !!! Ils me connaissent trop pour savoir que je le suis.
Je comprends la difficulté pour certains de savoir qu´un proche que l´on voudrait toucher d´un ressenti ´qu´on a mis sous plume adhère difficilement car écrire c´est un peu s´échapper de ce que l´on est au quotidien et si quelqu´un ne devait pas nous y reconnaître c´est bien celles et ceux qui nous côtoient.
Mais est-il plus beau présent que celui par lequel un proche se dit : " je la (ou le) connais si bien et pourtant ..... !"
Une facon pour nous "d´aimer être" bien plus que ce que nous laissons entrevoir non ?
Kendor est un coin de moi que je distille au goutte-à-goutte je pense, il est (ca fait Delon cete facon pimpante de me présenter LOL) entre folie et sagesse, ignorance et savoir, ce fil où je m´aime en équilibre.

Grand plaisir à me révéler ici un toutipeu. Bisou poétique à tous.

"Kendor est un coin de moi que je distille au goutte-à-goutte je pense"

Et qu'en est-il de Tadamadon ? êtes-vous à ce point schisophrène ?

Lui est le fruit des deux autres voyons ! Tant qu´à être schizo autant que ce soit grave docteur :Doc:

kendor a écrit:

Une facon pour nous "d´aimer être" bien plus que ce que nous laissons entrevoir non ?

J'avais pas vu ça sous cet angle !!! J'ai toujours pensé que les gens laissaient entrevoir quelque chose en plus, ou différent, que ce que qu'ils étaient en réalité...
Ca fait réfléchir en fait !!!

Toujours un plaisir de te lire...

Aléa : il m'est arrivé de partager certains écris avec l'un ou l'autre de mes proches mais le résultat de leur lecture m'a toujours frustrée...leur commentaire n'étant pas du tout ce à quoi on peut s'attendre en faisant entrer quelqu'un qu'on aime dans notre intimité (car pour moi, ma poésie c'est une partie de mon intimité)

Je suis bien d'accord, et même quand j'écris pour eux (Noël, anniv) je n'ai jamais le retour attendu, même si je n'écris pas pour avoir un retour mais pour toucher, faire plaisir... C'est bizarre...

Aléa : Le mieux c'est encore c'est de pouvoir partager nos textes avec des gens qui écrivent aussi et qui nous sont proches!!!

Oui, et j'ai cette chance d'avoir une grand mère qui écrit. C'est d'ailleurs elle qui m'a transmis le goût de l'écriture ! Elle est beaucoup plus réceptive et attentives aux idées profondes des textes, on peut échanger autours de nos styles, c'est enrichissant et rare !!

Kendor : écrire c´est un peu s´échapper de ce que l´on est au quotidien et si quelqu´un ne devait pas nous y reconnaître c´est bien celles et ceux qui nous côtoient.

Oui, c'est un peu comme jouer la comédie, sauf qu'eux n'envisagent jamais la poésie comme pouvant être un rôle de composition...

C'est très difficile de faire partager ce que nous écrivons à nos proches, parce qu'ils nous connaissent trop. C'est pour ça.

Il vaut mieux faire lire ses poèmes à des étrangers, les critiques sont assurées d'être plus objectives.