Entre mes doigts court le fusain,
Sur le papier du souvenir,
Où ton visage vient s'offrir
Aux courbes grises du dessin.
Mais mon outil quitte l'ouvrage,
Car sans couleur pleure ton âme,
Libre bannière, vive oriflamme
Aux teintes pures, aura sauvage.
Je jetterai gouache et pastels
Pour te parer d'inestimable,
Arracherai tout l'or des sables,
Et volerai le bleu du ciel,
Ferai blanchir l'écorce brune,
Et ravirai l'éclat du jour,
Pour peindre tel qu'en mon amour
Les traits perdus de ma fortune.
Qu'importe s'il ne reste au monde
Qu'une couleur : celle de la nuit,
Si sous les pigments de la vie
Tu me reviens pour une seconde.
Alodis (20/04/2010)