L´une s´en vient à la ligne noire,
L´autre la franchit, bonheur à tenir sa main,
Tendres soeurs, au-delà de l´exutoire
D´où naît la source, eau pure du lendemain.
Au coeur de la jeune Sahra chante croissant de lune...
En la laiteuse âme de Salima scintille l´étoile d´or...
Deux amies au regard citronné de l´autre à l´une
S´aiment en la gémellaire union des coeurs accords.
Un regard s´illumine de l´astre d´espérance,
Reniant différences d´où nait chaque frontière
Voulue au nom de rien, pas même l´indépendance
Quand l´enfant voit son âme qui jaillit de l´ornière.
C´est un si noble jour en un si grand pays, une si belle école
Par la seule richesse d´un même pupitre pour elles à l´étude.
Mais la guerre est sournoise en sa condition inhumaine et folle
Qu´elle dévore aussi le songe de cette ingénue quiétude.
Deux oisillons on a retrouvé ne se lachant pas
Souriants et unis encore, dans leur nid de sang
Mélés, confondus, l´air encore émerveillé en le trépas
Calmes, une main dans une main se pressant.
Chaque doigt refermé est écrin semblant contenir
De l´autre, tout l´or d´une étoile et un croissant de lune.
Que leurs deux familles sachent bien retenir
Qu´en ces coeurs vécut, des nations seule fortune.
Paisibles, elles dorment... Laissons-les maintenant !
Elles ont tant rêvé l´oiseau de paix en ce triste opéra,
Qu´elles prennent son aile pour ce firmament
Où rien, ni personne, jamais plus ne les séparera.
Tadamadon