J’entends les moindres sons que le silence expire
En chaque décibel de ses vides soupirs,
Connaissant les secrets qui ornent l’inaudible :
Je suis le déchiffreur de tout l’imperceptible !
Je vois distinctement dans la nuit la plus sombre
Parcourant chaque trait du visage des ombres,
Connaissant les secrets qui ornent l’invisible :
Je suis le déchiffreur de tout l’imperceptible !
Je touche l’impalpable en ses contours si fiers
Extirpant du néant une once de matière,
Connaissant les secrets qui ornent l’insensible :
Je suis le déchiffreur de tout l’imperceptible !
Je hume le parfum des roses inodores
Respirant la fragrance en ses pétales d’or,
Les secrets olfactifs n’ont rien d’inaccessible :
Je suis le déchiffreur de tout l’imperceptible !
Je goûte les saveurs de tout l’insignifiant
Ressentant les douceurs des mets les plus méfiants,
L’insipide n’a pas de secrets impossibles :
Je suis le déchiffreur de tout l’imperceptible !
Je suis le vent, la pluie, le soleil et la mer !
L’immensité du ciel et les gouffres amers,
Je suis la profondeur, la terre et le noyau :
Le souffle se logeant en tes moindres boyaux !
Pour voir cette lumière il te faut de mon ombre !
Il te faut arpenter le froid de mes décombres,
Pour te connaître enfin, tu dois me reconnaître :
Tu te soucis de vivre alors qu’il te faut naître !
N’oublie jamais ces mots, n’oublie jamais leur sens !
Imprègne-toi du sang qui forme leur essence,
Je t’offre simplement le mystérieux sésame :
Celui qui ouvrira les portes de ton âme !
« Je m’abreuve à tes mots comme on boit à la source.
Ils m’offrent la lumière, ils m’offrent des ressources,
Un avenir, un guide, un espoir, un flambeau.
Mais j’ignore ton nom, qui es-tu ? » : Le tombeau !