Je crois sentir encore du sang dans mes veines
Je crois sentir encore du sang dans mes veines,
Moi, qui me croyais vieux déjà à la quarantaine,
J’admire dans les rives lointaines l’immortelle
Beauté, chaste et vertueuse, elle est la plus belle,
Telle une sainte en larmes aux lèvres mouillées,
Dont des innombrables désirs tentent de souiller
Les mille conduites insolentes de la retenue,
Qui font d’elle une majestueuse fée sans bévues.
Je crois sentir le corps réagir au chant des oiseaux
Et le regard se poser sur un sandre au fond de l’eau,
Dont la limpidité me parle longuement de cette clarté
Réfléchie par la beauté d’une lune dans une nuit étoilée,
Qui donnait à ma jeunesse un second souffle,
À mes rêves un vaste champ et à mes soucis un gifle,
Pour comprendre que la vie est un tout, qui s’étend
De la naissance au dernier soupir d’un cœur vivant.
Oui : je suis jeune encore, je défie les jours et les nuits,
Les mois et les ans, de rester fort, de vaincre les ennuis
Et d’observer sur le firmament bleu la danse rythmée
D’une somptueuse étoile, de mon corps accoutumé
Je ferais le cheval fougueux pour mon esprit passionné,
Dans les déserts les plus isolés, j’enterrerai les années
Pour me renaitre à nouveaux avec une âme régénérée
Dans le sable mouvant, devenu calme et doré.
Dad Allaoua