L'arbre

Longtemps j’ai cru que les arbres vivaient au bord des routes se déplaçant en file indienne
Fuyant va savoir quoi, mais la route continue toujours.
A moins qu’ils naissent simplement dans les dessins d’enfants.
Moi qui suis à peine un arbre, je suis un arbre à peine.

L’arbre rodeur, je suis caché derrière,
L’arbre rieur qui me balance,
Voici l’arbre qui rit,
Des enfants sur les branches,
Qui se balancent au soleil,
Quand le soleil se penche,
Sur leurs jeux éclatants.

Et puis, l’arbre aux songes.
L’arbre chanteur, qui caresse les voyelles
Que le vent promène en tourbillon.

Est-ce que c’est le jour est-ce que c’est la nuit ?
Est-ce autre chose ?
Un instant isolé qui chante et s’enfuit.
Un instant de mots sans fard
Que l’on entendra plus tard.

Plus tard, quand les enfants s’endorment
Dans nos cœurs fatigués
Etonnés d’envies
Dans l’ivresse fragile du souvenir.

Maintenant
Tu as gouté l’eau du grand fleuve,
Tu entends le vent dans les branches,
Tu caresses la terre à tes pieds,
Tu peux sentir le feu de la vie,
Ouvre les yeux !

L’eau le vent la terre le feu

Je veux dire le rêve.