A mourir de rire.

On m’a glissé, un jour tu vas mourir

Et j’ai ri mais ri, à mourir de rire.

Avant d’admettre la réalité

Il me faut donc préserver ma santé.



C’est vrai, j’ai vu s’en aller chiens et chats

Venus au monde pour passer à trépas ;

Y a-t-il quelque part un paradis

Sans laisse, ni collier, que des amis ?



J’ai ouvert les yeux comme font les grands

J’ai fermé mon cœur aux grands sentiments ;

En chemin, cadré, pour leur ressembler

J’ai admis qu’un animal doit crever.



Et l’homme, oui pour l’homme qu’en est-il ?

L’essentiel de la vie est son nombril

L’idée, qu’il s’en fait, est sans avenir :

Apprendra-t-il à ne plus se mentir ?



On m’a glissé une peau de banane

Depuis ce jour j’utilise une canne

Pour surfer la mort sur les trottoirs :

Mort de l’âme, des cœurs, sans espoir.



Les carrosses seront les corbillards

Des fortunes riches à milliards ;

On m’a glissé, un jour tu vas mourir,

Et j’ai ri, mais ri à mourir de rire.





Pierre WATTEBLED – 8 novembre 2011

Un sujet difficile sur lequel tu as su poser des mots que j'ai apprécié!!

Merci pour cette lecture

J'aime cette façon dont tu as su aborder ce (ton) problème avec de la légèreté...

merci.

J'ai rectifié mon com...

J'avais mis "j'ai"... je voulais écrire "j'aime"...

bravo pour le style! bravo pour la "tchatch" si tu connais ce mot. C'est superenlevé. 9à fait rire plus que grincer des dents. N'empêche que la fin est la même.

J´y ai trouvé pour ma part plus à réfléchir qu´à en rire et j´aime particulièrement l´idée du paradis sans laisse ni collier qui m´amène à me dire que le simple fait de mourir nous en débarasserait déjà. Salutaitions Pierre.

Je l'ai lu ce texte sans rire car il m'a emportée à deux événements de ma vie auprès de gens que j'aime encore bien après leur départ pour un dernier long voyage. Tous deux avaient pris à pleins bras, à pleines tripes, l'annonce de leur fin prochaineavec une auto-dérision, ou plutôt non, avec une belle clairvoyance, tout le beau de la libert de vivre...Comme Kendor j'aime l'idée du collier...et j'aimerais penser que ma mort n'arrivera que lorsque j'aurai bien vécu....comme délivrance.

J'ai aimé avec tendresse

Bisous Monsieur

Ho, mais, je suis dans le même état d'esprit que vous ! Le titre est "une expression" et ce poème est le fruit d'une réflexion sérieuse. La mort ne nous laisse pas le choix : savoir.

Et Socrate a dit qu'il fallait accepter l'idée de la mort pour mieux vivre. Ce questionnement à propos de la mort surprend les enfants vers l'âge de cinq ans, en général. On y pense et on passe à autre chose. Pourquoi imaginer l'inimaginable; nous ne vivons jamais pleinement que la mort des autres.

Et le poète pense qu"elle ne pourrait être qu'un passage d'une saison à l'autre ; de celles qui renouvellent l'être sous une autre latitude, ou altitude, là-bas, ou là-haut, où l'âme n'en finit jamais de fleurir.



cordialement à vous.

très beau votre commentaire Pierre