En ces tristes faubourgs glacés par tant d’absence
S’élèvent des râles puissants et démoniaques
Bousculant les nuages déportés, en errance :
Sous les flots si sombres de mon être maniaque
Et je pleure, ô faubourgs, glacés par tant d’aisance
De n’être rien moins que le fruit d’une conscience
Qui gratte, écorchant le voile âpre des enfers
Pour enfin ne plus voir le feu de ton mystère
La nuit tombe comme couperet sur une âme
L’horizon rougit de devoir vite s’enfuir
Comme moi, il voudrait déclarer là sa flamme
A une morte vive et bien loin de faillir
Le froid s’installe, vite, le monde va et trésaille
Claudiquant, aussi frêle qu’un pantin en paille
Et l’horrible expédition est là qui s’épuise
A trouver de l’or où ne germe que sottise
En ces tristes faubourgs glacés par tant d’absence
Un linceul putride vient recouvrir le sang
Des âmes portées par la brise de l’enfance :
Les souvenirs doux de ton cadavre puant.