Petit préambule
Et tout alors tournoie. Bizarre ce monde à mon regard, fait de, jaunes, noirs et blancs, gros, minces, grands, petits, nantis ou pauvres, bouddhistes, musulmans, Juifs (ces deux derniers mis côte-à côte volontairement que l´on cesse de me seriner leur rejet viscéral de l´autre quand je vais pousser), païens, athées et puis, mais encore….
Ainsi donc, je nais à peine et il va déjà me falloir faire avec tout ce bric-à-brac ! Ça promet son pesant la vie d´humain ! Bon, ce n´est pas tout, le sein m´attend, un début de vie ma foi fort agréable. Le lait maternel lui au moins est le même en toute tétée, peut-être que si l´on ne donnait pas au nourrisson celui de sa propre mère cela rendrait l´enfant un peu plus universel dès le départ. Mais bon je ne vais pas commencer à tout refaire pour mon premier regard ! Allez ! Un rot, un pleur, un dodo et qu´aille la vie !
Petit bond jusqu´à l´instant
Dans les cinquante berges aujourd´hui, ma mémoire me dit le nombre de choses que j´ai vécues et pourtant si peu ou plus exactement si mal ! Sacré Shakespeare ! La question n´est point d´être ou non mais bien le pouvoir être par le devoir d´être, ou pas. Aie ! Je m´infiltre dans la complication mais ce qui me rassure est que tout est encore possible quoique, à bien y réfléchir je suis heureux, l´ai toujours été et donc je suis ou fus quelque-part, en tout cas je le pense, ce qui maintenant m´amène à Descartes et je serais donc cartésien et rationaliste ? Allons bon, ceci ne me ressemble pas mais est-ce que je me connais vraiment ? Connais- toi toi-même ! N´est-ce pas Monsieur Socrate, vous que jamais je ne me serais permis de ne pas rencontrer en ce coin de raisonnement, vos successeurs ayant tant écrit dans le vain espoir d´orienter mon esprit vers la connaissance dont vous êtes l´originel mystère et l´entité à vous seul et par qui je sais si peu et ne connais rien de plus que ma soif, d´être enseigné et de tout le reste. Oui je suis un « soiffard ».
Si vous avez du temps, soyez-moi de compagnie le temps qu´il vous plaira, j´ai tant à vous dire. Je commencerai ainsi donc par vous consulter sur ce mot : « pouvoir » dont je ne ferai le procès dans sa forme nominale mais dont j´ai souhait que vous me fassiez l´éloge dans son esprit verbal et après lequel je m´appliquerai à mon écoute sur le raisonnement de tout un contraire avec ce fameux « devoir », en sage cornélien que je m´aimerais.
A l´origine, pouvoir est cette magnifique capacité qui nous est offerte d´évoluer et faire progresser que l´on traduit par : Etre capable de… Oui me direz-vous : et qui peut le plus… Ou encore : Capable du meilleur comme… et déjà les points de suspension s´amoncellent. Mais n´est-ce pas là tout l´essentiel de la philosophie que vouloir tendre à ce que seul nous guide le sens positif, que je nommerai le bien, par cette quête (et non l´amour) qu´elle est des : savoir, vérité et sagesse malgré votre démonstration à Hippias que ce qui est bien ne fait pas nécessairement le beau et inversement ? Vous remarquerez ma parenthèse concernant l´amour pour cette raison qu´il aurait tendance à vouer au culte et comme il fut dit que l´amour rend aveugle, ce que j´admets aisément, il me semble plus judicieux ou sage (déjà) d´enfiler l´habit du pèlerin pour se rendre vers le savoir et, si on le trouve jamais, alors pouvoir l´amour de lui. Je vous écoute !
- Qui es-tu ?
- Par mes nom et prénom je pourrais me nommer mais si je suis ici c´est dans l´espoir que vous m´appreniez celui que je suis car je l´ignore toujours.
- Quelle est ton approche de la sophistique
- Comment vous dire ? Elle vaut, voire surclasse bien des tendances philosophiques mais je ne saurais m´en satisfaire puisque je suis de vous et que j´aimerais pouvoir transmettre ce que je sais même si ce n´est rien que rien, m´en tenant au précepte qu´on ne sait jamais vraiment.
- Ainsi donc te fais-tu riche d´ignorance !
- En tout cas bien pauvre de prétentions maître.
- Que ceci ne te rabaisse pas à me nommer ton maître ! Appelle-moi Socrate c´est plus équitable entre ignorants.
- Je vous en demande pardon !
- L´acte est inutile, il n´y a pas faute dans une marque de respect que je désire tout simplement voir rendu équitablement, à l´once près. Donc tu es venu chatouiller ma philosophie sur le verbe pouvoir dans une approche sans doute involontairement sophistique car incomplète. Il faut pouvoir le bien certes mais accepter qu´on peut aussi le mal, le choix n´étant pas dans la notion de bien ou mal mais dans le vouloir et le savoir, savoir ce que l´on veut.
- Certaine pensée biaise par l´affirmation qu´elle sait avant tout ce qu´elle ne veut pas.
- Donc elle ignore ce qu´elle veut et elle ne peut. Est-il possible de pouvoir en affirmant ne pas vouloir ?
- C´est un peu comme s´accrocher à cet impossible auquel nul….
- Je ne saurais affirmer que tu as compris mais j´aime ce trait de lumière soudain. Poursuivons dans cette réflexion. De la négation naît l´affirmation. Je ne veux pas mourir ne sous-entend-t-il pas que l´on veut vivre ? Poussons un peu la réflexion, je ne veux ni vivre ni mourir est envisageable sous le prétexte d´indifférence mais lourd du plomb de l´incohérence car un monde qui serait sans l´un ou l´autre ne saurait exister or l´esprit d´où sortirait telle réflexion serait déjà preuve d´un monde.
Tu en conclues ?
- Que l´indifférence dans l´absolu n´existe pas et pourtant on peut être indifférent au sort de quelqu´un qu´on ne connait pas par exemple.
- Non ! Tu n´y es pas indifférent, tu ignores ce sort ou ta conscience le fuit et pour le connaître, l´habiter éventuellement il faudrait avant tout que… ?
- Je me connaisse moi-même ce qui me mènerait plus clairement à la connaissance d´autre-chose et je ne pourrais plus faire prétexte d´indifférence, puis si encore j´avais le refus de m´intéresser à ce sort c´est le mépris qui m´habiterait et la conscience du savoir et de pouvoir qui tous deux m´obligeraient à vouloir ou non.
- En tout cas t´y inciterai, te guiderai car l´esprit ouvert ne connait aucune obligation hormis celle que dicterait le devoir si cher à l´ami Corneille mais ce sujet est pour plus tard.
Kendor
Dim 29 Jan - 12:47
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