Je cracherai ma dose, un diable pour tes reins
puis j'irai le noyer dans l'océan d'airain.
Je reviendrai fourbu chevauchant des licornes
et planterai demain en ton ventre ma corne.
Pour déchirer tes rêves où je ne suis jamais,
je coulerai la fonte et le plomb désormais,
abreuvant mes visions de haines infamantes,
j'écrirai ton oubli près d'anciennes amantes.
Gravant ton épitaphe à des marbres glacés,
j'oublierai chaque nuit nos deux coeurs enlacés,
j'ai posé sur ta tombe un bouquet d'aubépines
qui saignera ton front du feu de ses épines.
Je teinterai de gris le désir à ma peau,
cet impossible amour habillé d'oripeaux,
mon espoir abusé par d'horribles mensonges,
ton étoile aperçue à l'ourlet de mes songes.
A la mer en furie où je retournerai,
je maudirai ton corps, ton ombre effacerai
et si ton âme traine, écume sur la vague,
je l'imaginerai atone qui divague.