Je veux sentir le délice du bleu des yeux
D'une tendre statue de sel que je mire
Comme on sent les écumes du coeur qui se meut,
Et qui s'envole aux battements de ses saphirs.
Immobile et triste, la vague du coeur se fige
Devant l'aube mourante du regard d'onyx
Que la roche terrible toujours d'elle exige,
Méprisant l'océan éclos sous son air fixe.
Et tout le désir bien loin derrière cède,
Englouti au fond de la mer, et, sans remède,
Se perd à jamais pour se graver dans la pierre.
Me voilà à présent statue comme l'autre,
A demander si c'est la roche qui la serre,
Ou si c'est elle qui du dédain est l'apôtre.