J'aurais souhaité vivre à l'abri de ce temps
En une forêt dense et touffue de mystères
Sans le moindre apparat et écoutant le vent
Chatouiller les feuilles des arbres centenaires
La température y serait douce, clémente
Comme près du sein de la plus belle des mères
Il n'y aurait là, frère, aucune vie violente
Seulement le bruit frais et tendre de la mer
Et de tous ces arbres s'envolant vers l'espace :
Des cathédrales vertes aux mille religions
Auxquelles nul auteur ne saurait rendre grâce
Par leur puissance sans fin germant à foison
Et tout alors dira : « n'es-tu donc pas heureux
Parmi les chantres de la vie enchanteresse
Là même où éclosent les volontés des Dieux ?
Ne va pas plus loin car je serai ta maîtresse »