Sol lucet omnibus (suite de notre ancien duo "Paris pour l'éternité")
Paris se consume ainsi qu'au temps jadis,
Au feu des plumes de Kendor et Alodis.
Te souviens-tu ami, les cendres et les ruines,
Se peut-il qu'une vie s'y cache clandestine ?Meurt l´âge crucifère, ce temps est de senteurs
Où beauté n´a que faire des augures menteurs.
Odéon et Parnasse sont à la poésie
Tel Eyquem, tenace, fut à La Boétie.
Les ères craquèlent et Séléné ouvre une faille ;
Au vol d'une isabelle, par son aile de vitrail,
Vois-tu l'ombre de Berlioz au salon de Gautier,
Rêver l'anamorphose de neuves "Nuits d'été" ?Toi entends-tu l´appel d´âmes aux monuments
Qu'on en dirait Gospel nimbé de sentiments ?
Suzanne Valadon d´amours aux pieds d´argile,
Bruant, Bohême au don par le Lapin Agile.
Dame ! J'entends que bougent mœurs et coutumes ;
Un Bal au Moulin Rouge, les lumignons s'allument,
Et la Goulue s'élance, au nez de ces blancs becs,
Mais réserve sa danse au pinceau de Lautrec.Que la joie ,toujours, s´en vienne après la peine !
Guillaume, en ses beaux jours, nous dit son pont de Seine,
Marie Laurencin, au sublime fauvisme,
L´aime d´un abyssin regard noyé d'altruisme.
Sous le pont Mirabeau, savent-ils qu'une belle,
Un pied dans l'eau, le regard vers le ciel,
Sonne encore aujourd'hui, de sa busine claire,
L'éternel Paris des amours séculaires ?Les goualantes se taisent, l´heure est au parangon,
Les yeux d´Elsa se plaisent au rêve d´Aragon,
Pablo, au chevalet, de l´art se veut osmose,
Bouffes ou Châtelet, tout va du bleu au rose.
Le Sacre d'un Printemps venu d'un pays froid
Ravit les élégants aux rangs de l'opéra,
Et sous son plafond, Lenepveu imagine
Voler le "Papillon" de Monsieur Lamartine.Amantine Aurore est à Chopin symphonie.
L´ami Franz se remet de sa pieuse agonie,
A Musset la Dupin, lors, fait ardente cour,
En Panam se repeint un temps qui paraît court.
L'encre et la peinture, les partitions et les voix
Rendent sa parure à la ville d'autrefois ;
Sur ses cendres grises, éclate un nouveau jour,
Au cri de sa devise, "fluctuat nec mergitur".Sol lucet omnibus sur le quartier latin,
L´art tire son gibus, le monde est de bon teint,
Tel un rêve à crier, d´azur volubilis
Que mit un encrier à plume d´Alodis.
Sed nox venit sur les ruelles de Lutèce,
Les pavés de granit sont aux âmes poétesses,
Et leurs quadrillages sous la lune d'or
Sont autant de pages au verbe de Kendor.Kendor et
Alodis (24/01/13)