Il disait : « j’aimerais rentrer chez nous »

Il disait : « j’aimerais rentrer chez nous »


Il disait : « j’aimerais rentrer chez nous »
Il n’y avait personne pour l’écouter
Il priait en se mettant à genoux
Sur les trottoirs où pas un dieu ne passait.

Imagine combien c’est difficile
Aujourd’hui de ravaler son orgueil
Le désespoir est souvent malhabile
Ses rêves se brisent sur les écueils.

En chantant : « j’aimerais rentrer chez nous »
Il espérait que chez lui serait chez toi,
Lui revenaient des images trop floues
La chaude caresse d’un feu de bois.

Les heures du jour déambulaient, fuyant :
Tels fantômes qui peupleraient sa nuit ;
Il devrait faire avec ces revenants
De même qu’avec les rats et leurs cris.

Soupirant : « J’aimerais rentrer chez nous »
Avec son grand sourire de façade
J’ai perçu cette douleur qu’on dénoue
Abordant les cœurs en camarade.

Nous avons parlé sans nous arrêter
De la société, de ses lois, de Dieu
Des accidents de la vie qui font tomber
Les plus forts, qui en font des miséreux.

Il disait : « je suis rentré chez vous »
Où j’ai trouvé quelqu’un pour m’écouter.
Il me priait sans se mettre à genoux :
Il avait compris que je l’entendais.


Nous regardions les étincelles du feu,
Gardions sa douce chaleur en nos doigts ;
Lui avait tant d’étoiles dans ses yeux
Qu’il voulait bien les troquer pour un toit.

Pierre WATTEBLED- 23- 04-2013.

Très joli, j'ai apprécié ce moment de lecture. IRIS