J'invoque ta clémence
Mets fin à cette démence
J'implore ton sadisme
A moi la mégalomanie, le masochisme.
Enfonce profond ton pieux
Vas-y pieusement crucifie-moi.
Je ne crois en rien, je n'ai plus la foi.
Je n'attends pas les cieux.
Saigne-moi jusqu'à la dernière goutte,
Bois le sang de mes veines.
Surtout ne pense pas à ce qu'il m'en coûte.
Bois jusqu'à vomir, à en perdre haleine.
Suce le jus de ma cervelle
Qui se gonfle au contact de ta bouche.
Tel Icare je me brûle, je ne sens plus mes ailes,
Je t'imagine tranquillement sur ta couche.
Mets fin à ce viol mental,
J'en ai marre, je me noie, j'avale.
Quoique tu fasses,
Désormais je suis las.
Quoiqu'il se passe,
J'exècre mes passes.
Partage ce poison qui me bouffe le coeur,
Cette amertume, cette merde, et toute ma rancoeur.
Tel un Dieu je t'insuffle la puissance
De ma mise à mort tel un chien
Qui sort de sa cage défiant toute méfiance.
Rappelle-toi de mon nom, à moi, le mien,
Avant que toi, qui es la Reine,
Inflige l'affreuse sentence à ma haine.
Tu as voulu me rendre esclave,
Je ne suis pas roi mais je n'ai pas d'entraves.
A moi seul la liberté, à toi le tabou,
Comme un animal se roulant dans sa fiente et la boue.
Je me déchaîne mais j'attends mon bourreau
Qui m'éclatera mes maux en mille morceaux.
Mange de ma peau chaque parcelle,
Ne te rassasie pas, laisse-toi mourir,
C'est si bon de ronger la substantifique moelle,
Laisse la métamorphose agir.
Ne sens-tu pas la pourriture parcourir
A l'intérieur de ton corps, je te mords !
Souviens-toi que ça pourrait être pire.
Mais j'oublie, c'est toi qui me laisses mourir.
Ma bile n'a aucune importance
Puisque ton choix a été le silence.
Le soleil m'a totalement calciné.
Que faire pour avoir une réponse à espérer ?