Quel sera le fou, le bouffon ou l'imbécile
Qui saura prédire l'odieux sort qui nous guette
Quand la mort frondeuse dans sa terrible quête
Ouvrira ses portes à nos âmes dociles?
Il y a tant de Dieux, de monstres et de démons
Tant de démiurges, d'idoles et de seigneurs
De divinités froides et autres bâtisseurs
Que je n'y prête plus l'once d'une attention
Ah qu'il est rassurant de croire au créateur
Qu'il est doux au cœur, oui, de vénérer un Dieu
De se reposer sur ses charmes capricieux
Et de voir dans la terre un tremplin vers l'ailleurs
Car les ardeurs s'alarment à la vue de nos morts
Puant et dégouttant, ils pourrissent animés
Par les vers, ces bouchers aux crocs bien aiguisés
Ah ces corps adorés que la vermine tord!
Pourtant j'aimerais croire en ce monde, cette foire
A ton existence, Toi, être supérieur
Je taillerais des vers emplis de ta splendeur
Oui en toi, Seigneur tout puissant, j'aimerais croire