Arbre-en-ciel

Arbre-en-ciel

Tombée de la dernière pluie, depuis le dimanche des Rameaux
Sur la claie des chants, sèche ma guitare à l’âme d’olivier
Dans le ciel lavande, j’entends une colombe en flamenco
Et le frou-frou de l’oiselle ivoirine, sur le monde forestier

Prince sur mon fidèle coudrier, musicien à la cour du bois
Je cèderais mon auditorium pour un peu de charmille !
Griffonnant sur mûriers, la métaphore rose des vers à soi
Mon stylo au fil des mots, sort des papillons de sa bille

Chaleur du grain de lignine et parfum de fleur d’oranger
J’ai loué les couleurs de l’automne pour mon style arlequin
Intensité des gouttes de résine, l’arbre-en-ciel s’est élevé
Eveille l’essence mon ode, sonne dans les parasols des pins

En décembre, givrent les sapins dans les brumes de Bavière
Au printemps les amours des tétras et les crocus des neiges
Enivrent tels l’ambre et l’amertume, dans les pintes de bière
Remplis ma feuille blanche, Forêt Noire, de tes florilèges

Sur la ligne bleue des sauges, je place les notes de musique
Et compose un concerto avec hautbois, pour l’acacia mellifère
Pour le saule pleureur, qui restera un peu plié mélancolique
Le géant baobab au cœur tendre, les feuillus et les conifères

11/03/09