Puis la pluie s'est mise à tomber...

Sur le balcon du vieil hôtel
Elle regardait l’horizon
Quand la pluie s’est mise à tomber…
Elle a fermé les yeux
Tendu le menton vers le ciel
S’offrant au vent qui se levait…
Etait-ce l’ivresse passagère
Les souvenirs en sous-entendus,
Qui la firent s’appuyer à la rambarde ?
De grosses gouttes s’écrasèrent
Dessinant des ronds
Sur le rose nacré de la soie de sa robe…
L’onde se fit plus pressante,
Le tissu épousa alors sa peau
Dévoilant ses aréoles frémissantes..
La tête renversée, cheveux dégoulinant,
Elle épousait le paysage
Se fondait en lui, sensuellement…
Combien de temps est-elle restée là ?
Je ne saurais dire…
L’instant avait dépassé le temps
Comme lorsqu’il est essentiel d’en jouir..

La dernière image gravée dans ma mémoire
Est un ciel bleu qui s’est laissé surprendre…
Et doucement,
Au large,
S’est fondu dans les flots ..
Là-bas,
A l’horizon…

Puis la pluie s’est mise à tomber…

Et que de sensualité, dans un petit vent annonciateur d'orage, et que de sensualité, dans une goutte d'eau qui roule sur la peau...

Mais le plus beau reste :

"La dernière image gravée dans ma mémoire
Est un ciel bleu qui s’est laissé surprendre…
Et doucement,
Au large,
S’est fondu dans les flots ..
Là-bas,
A l’horizon…"

"L'instant avait dépassé le temps" ... quelle jolie phrase dans laquelle j'ai tant de plaisir à me perdre ...