En mon vol au long cours, viens que je nous mène
Loin des pas imprégnés d´une aube inhumaine
Vers ces lieux où l´homme s´attache à ce qu´il est,
Ce vouloir incessant aux marches du palais.
Ne mets pas ton regard au sol qui défile,
Il est de ces moments où l´oeil est futile
Prise de conscience de notre apesanteur
Avant qu´il atteigne le lieu de notre peur.
Né inerte bambin, au regard impuissant
De cette mère, là, qui lui offrit son sang,
Il retient ses heures en sa fragilité
Par le soyeux écrin d´une maternité.
Mais l´âme aide l´homme, la femme et l´enfant
L´ange, qui y veille, harmonise l´élan,
Se lie à la cause d`un l´instinct fraternel.
Toujours, au désespoir, l´homme est universel !...
Petit coeur inerte accepte ta vie,
Primaire bataille, celle de l´envie
Comme un acharnement là qui nous inonde
Du voeu que tu viennes éblouir ce monde !...
L´effort est abouti, il a ouvert les yeux.
On l´aime de ce cri qui s´est lancé aux cieux
D´où nous sommes venus, juste voir renaître
La beauté des vivants pris au devoir d´être.
On soupire, il s´endort, une maman sourit
Et je rends ma larme tant elle le chérit,
Il est intensités comme petites morts
Que sont ces jouissances bien au-delà du corps.
Reviens à mon aile, que je nous ramène,
Tu auras tout le temps d´admirer la plaine,
Enivrés nous serons en cette apesanteur
Portés aux silences d´une mère au bonheur.
Tadamadon