Le grand souffle d’une île, suspendu à mon cœur
M’entraîne vers la fureur, comme un géant puni
De n’avoir su briser la main du fossoyeur
Qui a creusé ce trou duquel je suis parti
Des jardins de l’enfer, qui planent las et lourds
Essaiment dans la nuit un doux parfum de souffre
Et comme des poulies, entraînent vers le gouffre
Les hommes transis de froid, prisonniers dans un four
Et poussent là des fleurs, inexplicables et douces
Aux essences éternelles, mais néanmoins tragiques
Qui nous rappellent à tous le destin qui nous pousse
Vers une fosse critique, au noir énigmatique
Le grand souffle d’une île, suspendu à mon cœur
M’entraîne vers la fureur, comme un géant puni
D’avoir planté en terre, au son des rires moqueurs
Ces quelques fleurs mâles, qui appellent la nuit