La source

Aux creux des nappes souterraines
Elle est la clé et le mystère
Et puis elle apparaît, d'un trait
Elle s'écoule, elle est pérenne
Elle dessine ses artères
Elle déroule ses attraits

Elle est l'embryon, le berceau
Elle grise, elle galvanise
Elle miroite, elle poudroie
Elle est le foyer, le faisceau
Elle grésille, elle immunise
Elle s'étoffe, se déploie

Elle alimente le jet d'eau
Et aussi vive qu'elle est douce
Elle charrie mille couleurs
Elle rassasie le badaud
Elle cascade, elle éclabousse
Et son flux n'est jamais un leurre

Elle se donne, salutaire
Elle serpente, elle frétille
Dans les fossés, dans les dalots
Fougueuse, sillonnant la terre
Elle crépite, elle pétille
Régénère le cours de l'eau

Elle fait chanter le ruisseau
La rivière, le fleuve, elle abonde
Elle est dans la rosée, la brume
De soubresauts en soubresauts
Elle est dans la vague de l'onde
Elle est dans le flocon d'écume

Elle est furtive et permanente
Elle est le germe, la racine
Elle est l'aurore et ses parfums
Elle est discrète et surprenante
Elle interpelle, elle fascine
Elle est la vie, la vie sans fin

Elle est la base, elle est la souche
La cause, le point de départ
Elle est singulière et plurielle
Lorsque l'on est seul sur la touche
Elle est toujours là, quelque part
En remontant dans la kyrielle