Je me lève essoufflé, le rêve à l’abandon,
Tu chercheras ma loi dans la jungle des mots,
C’est à peine si j’ose demander pardon,
J’ai négligé ton rire, tes saphirs, tes émaux.
Qu’ils reviennent les jours des fêtes éternelles,
Que se lève la joie si souvent proclamée,
Et que soit pur le fruit de la moisson nouvelle,
Qu’ils reviennent bientôt, je saurais les aimer.
Et lorsque le passé reviendra se coucher,
Devant la nuit enfin j’avalerai mes larmes,
N’ayant plus un seul cri, un seul rêve à cacher,
Regarde-moi ! Tu m’as laissé sans arme.
Si tu me revenais, je voudrais que mon chant
Soit un peu le phœnix, soit comme une étincelle,
Un ciel ivre de bleu tendu sur le couchant,
J’aimerais que ma voix soit comme une aquarelle.
Qu’il revienne le temps de nos mèches rebelles,
Et que lève le grain si souvent réclamé,
Qu’il soit tendre le fruit de la moisson nouvelle,
Qu’il revienne bientôt et je saurais l’aimer.
Elle brillera toujours dans mes yeux ta saison,
Elle chantera toujours la candeur apatride,
Et quand je reviendrai m’asseoir en ta maison,
Elle brillera quand même au milieu de mes rides.
Et la terre tremblera des éclats de nos rires.