Petit garçon

Petit garçon ce matin
On a forcé ta maison
Et on t´a jeté dans un train
Qui roule vers l´horizon

Avec toi il y a
Ta maman, ton Papa
Le docteur et des inconnus
Adultes aux visages tendus

Un voyage long et pénible
Pas d´arrêt et pas d´eau
Et pour le paysage impossible
Les trous sont trop hauts

Petit garçon, le train est arrêté
Dans les pleurs et les cris
De ton père tu es séparé
Contre ta mère tu te blottis

Marche á pas pressés
Descend l´escalier
Dans un grand vestiaire ta mère te déshabille
De ses mains soudainement malhabiles

Puis on t´entasse avec les autres
Dans une douche contiguë
Qui n´a qu´une seule porte
A tant que c´est exigu

Puis il y a ta maman qui hurle
La gorge qui te brule
Une bousculade vers la porte
Des bras qui te portent

Tu ne peux plus respirer
Tu étouffes tu ne peut crier
Et la mort te prend et tu pars dans la fumée
Noire que crache nuit et jour la cheminée

au premières lignes, on devine la déportation d'une famille
un sujet que j'ai traité il y a peu encore,
j'ai aimé non, ce n'est pas le mot, pour un tel écrit,
dont la tristesse est bien retranscrite,
comment pourrais-je dire,
tout simplement un écrit réussi.