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 La Petite Marchande de barbe à papap

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AuteurMessage
lasardine
Marin d'eau douce



Féminin
Nombre de messages : 4
Age : 51
Date d'inscription : 22/12/2012

La Petite Marchande de barbe à papap Empty
MessageSujet: La Petite Marchande de barbe à papap   La Petite Marchande de barbe à papap Icon_minitimeMer 26 Déc - 8:25



LA PETITE MARCHANDE DE BARBE A PAPA



A la fraise, à la vanille, au chocolat ! Lucille est marchande de barbes à papa;
Une robe de taffetas, un ruban de lilas et dans ses cheveux roses, des oiseaux qui se posent.
A la fraise, au chocolat, à la vanille ! A ses pieds brille une paire de bottines, contre lesquelles un chien pêlé trottine.



Lucille veut voir la mer. Elle marche. Elle la cherche.

Sur sa route , un village...une église, un clocher. Devant l'église, une place et sur la place, un café...
Il fait chaud ce jour là ; lucille se verrait bien à la terrasse du café ;
"Hep garçon, une limonade, s'il vous plaît!" elle dirait.
Mais pour ça, faudrait des sous ; Lucile n'en a pas du tout. Alors elle s'asseoit près de la fontaine. Elle trempe ses mains dans l'eau ; elle est fraîche, presque sucrée ; ... Lucile appuie sa tête contre la pierre blanche de la fontaine. Elle est fatiguée; mais le chien tire sur sa robe et d'un bond, elle saute sur ses pieds. Elle tourne la manivelle de sa machine ; le chien se couche contre ses bottines. Dans ses cheveux roses, on entend les oiseaux chanter ; "à la fraise, à la vanille, au chocolat" ... et framboise, orange, citron ; des dizaines de barbe à papas s'envolent comme des ballons .
Les gamins du village s'approchent ; ils ont les yeux qui brillent ; dans leurs poches , leurs mains se cognent à des billes. Hélas, ils n'ont le temps de rien les pauvres, voilà que déjà leurs mères arrivent.

Le chignon en bataille, les mains comme des crochets,
Au pas de course, elles débarquent, armés de leurs balais.
Les yeux comme des vipères, la langue bien aiguisée,
elles sifflent leur colère, entre leurs lèvres serrées.
"Non , mais tu l'as r'gardée ; elle est sale et débraillée
Elle a pas d'parents, t'as vu ses vêtements...
Si tu t'approches encore d'elle, t'auras affaire à moi,
Je déchirerai ses dentelles je crèverai ses barbes à papa"
Le chignon en bataille, les mains comme des crochets
elles traînent leur marmaille, dans la poussière des pavés...

Et Chacune entraîne son fiston par le fond du pantalon.
- "Elle est coiffée comme un soir d'orage" crie l'une d'elle pour finir. On entend claquer les portes des maisons.
En un instant, la place est vide . Il ne reste que la fontaine. Et derrière la fontaine, un petit garçon ; un tout petit garçon. Il s'appelle Marcus. Lui, il a pas d'mère pour le ramener, pas d'maison et encore moins de porte à claquer...Il a les yeux qui brillent, les mains dans les poches : trouées les poches, alors pour les billes...
Il a l'air seul et triste ; Lucille sourit ; elle tourne la manivelle de sa machine ; une barbapapa s'envole ; elle est plus grosse que le petit ; Marcus s'asseoit sur la fontaine . Il mange à grande bouche ; il a de la barbapapa plein les cheveux; Dans le ciel , le soleil s'impatiente . Le chien fait des claquettes sur les pavés. Il est temps de s'en aller. Lucille attrappe la machine. Marcus suit Lucille ; Lucille suit le chien et le chien suit le chemin.
La nuit s'empêche de tomber tant que les petits n'ont pas d'abri. Mais un peu plus loin , il y a un arbre creux. Les enfants se font un lit. Le chien s'endort contre eux. Marcus suce son pouce. Doucement Lucille lui caresse les cheveux : -"Je t'emmène à la mer . Tu verras comme on sera bien ; on marchera dans le sable chaud ; on enterrera nos pieds ; on sautera par dessus les vagues et on regardera le soleil se coucher...c'est très grand la mer, tu sais, c'est très beau ." Marcus s'endort ; Lucille ferme les yeux ; un sourire flotte sur ses lèvres. Le chien, museau entre les pattes, rêve.

Le lendemain est un jour de pluie. Les gouttes font presser le pas des petits ; le chemin les conduit à un autre village...avec son église, son clocher...Lucille et Marcus installent la machine, sous un grand châtaignier .Tourne , tourne la manivelle...à la fraise, à la vanille, au caramel !
Les gamins s'approchent. Leurs yeux brillent. Mais juste derrière débarquent les chignons...les mains comme des crochets ; les gosses par le fond du pantalon ; - "coiffée comme un soir d'orage, sales et débraillés ! " oui, on sait. Et claquent les portes des maisons. En un instant la place est vide....Les jours de pluie, parfois, ne sont pas beaux à regarder.
- "eh ...eh oh" lucille se retourne ; sur la terrasse du café désertée pour cause de pluie, une petite vieille ; des cheveux violets dépassent de son chapeau de pluie . Un chat sur les genoux, 2 contre ses jambes et le dernier dans son cou : - "une limonade bien fraîche, ça vous dirait?"
Lucille murmure : - "j'ai pas vendu une seule barbe à papa . On a pas d'argent"
"Qui vous parle d'argent puisque je vous invite" fait la vieille, en riant sous son chapeau de plastique.
Si c'est comme ça ... lucille et Marcus courent s'installer en face de la vieille ; le chien grogne près de la
fontaine : - "des chats, manquaient plus qu'ça !" La vieille dit : - "Hep garçon, trois limonades s'il vous plaît" . Le serveur s'active mollement et finit par poser les limonades glacées sur la table. - "Merci" fait lucille à la vieille ; - "Merci" fait la vieille au garçon. Il a mis une paille dans les trois verres. " on m'appelle violette, fait la vieille à cause de...elle montre le nuage mauve qui flotte sur sa tête...
- "Moi c'est lucille" dit la petite fille, - " et lui, c'est marcus". Marcus ne sait pas quoi dire, il tire sur sa chemise, tortille ses mains. Puis tous trois se taisent, ne disent plus rien. Ils aspirent la limonade avec gourmandise, à grand bruit.

Violette repose son verre la première ; le fait claquer sur la table. Au même moment, la cloche de l'église sonne. - - "c'est pas tout ça ", elle dit en se levant brusquement. Sur son épaule, le chat miaule. Elle reprend : - "Je vais être en retard, moi, ; allez , allez, pressons, on y va ! "
- "attendez, ne partez pas comme ça !" . Lucille donne à Violette toutes ses barbes à papa ; la vieille les accroche à son bras ; ça fait comme un bouquet à son poignet; Elle incline la tête, sourit, tourne les talons et s'en va,à petits pas, couverte de chats et de barbes à papa.
Lucille et Marcus n'ont même pas eu le temps de lui dire au revoir. Violette a disparu, elle n'est déjà plus là.
- "Mademoiselle, vous n'oublierez pas votre boîte." lucille se retourne ; sur la table, une petite boite. brille. Elle est en bois; c'est un coffret, oui , c'est ça, un coffret de bois...Des autocollants ; des petits crochets brillants. Lucille hésite , le serveur insiste. Il pose la boîte dans la main de la petite fille. Le chien, lui , attend, près de la machine, sous le chataignier. Les enfants le rejoignent. Lucille s'asseoit à côté de lui, la boîte sur les genoux. Le bois est lisse et doux. La petite fille fait sauter les crochets, soulève le couvercle : une danseuse se déplie doucement. Elle tourne au rythme du piano ; dans le couvercle un petit mot "Pour Marcus et Lucille..."

La pluie s'est arrêtée ; Lucille range la boîte dans la poche de son tablier. Elle attrape la machine. Marcus suit Lucille, Lucille suit le chien ; le chien suit le chemin.
De temps en temps, Lucille touche son tablier. La boîte est toujours là. A la sortie du village, dans un pré, il y a des pommes sur un pommier et une cabane juste à côté. Lucille pousse la porte, le chien entre le premier. Il renifle dans les coins, chasse les araignées; Les enfants entrent à leur tour. Au fond , il y a une cheminée et du bois, bien empilé . Lucille sort de son sac une couverture et une bougie. Un vieux journal aussi. Elle craque une allumette. La cabane s'éclaire et le feu prend doucement dans la cheminée. Les enfants s'enroulent dans la couverture ; le chien veille, derrière la porte. Lucille sort la petite boîte de son tablier. Marcus pose la tête sur son bras, s'en fait un oreiller. Le couvercle se soulève , la petite danseuse se met à tourner..Il fait bon maintenant .La musique est si douce, les enfants si fatigués...

Le lendemain matin, Lucille se réveille , au chant d'un coq dans le lointain. Marcus dort encore.Mais le chien est déjà levé ; il attend devant la porte ; il a faim ; lucille ouvre ,le chien se précipite ; il ramasse les pommes tombées au pied de l' arbre ; lucille grimpe dans lepommier . Elle range les pommes dans son tablier. Marcus l'attend maintenant sur le petit banc de pierres, devant la cabane. Sur ses genoux, il tient le coffret de bois. Il regarde la petite danseuse. Lucille le rejoint ; le soleil s'est levé, mais il n'est pas bien réveillé ; il fait frais encore. Lucille remonte la couverture sur les épaules de Marcus et s'asseoit près de lui. Marcus appuie sa tête contre son cou ; Les pommes sont bonnes, l'air est parfumé. Dans les cheveux de Lucille, un oiseau se met à chanter .
Mais sous le pommier, le chien s'impatiente ; il a fini de déjeuner . Lucille se lève, range la couverture, attrape la machine, se retourne . Le chien s'est arrêté net. Devant lui, le chemin se sépare en trois. Lucille soupire : Ils se ressemblent tellement ; elle n'a pas la moindre idée de celui qu'il faut suivre ; le chien s'est assis ; lucille se laisse tomber à côté de lui ; la tête entre les mains, elle réfléchit. Marcus s'approche, la boîte ouverte dans la main ; il attrape la manche de Lucille . La musique est arrêtée et la petite danseuse aussi ; du bout de son chausson, elle indique un chemin. "C'est par là", dit Marcus. Il s'avance le premier sur le chemin du milieu...Le chien suit Marcus, Lucille suit le chien ; Marcus suit le chemin. Les enfants marchent des heures, sans croiser le moindre village ; rien que des champs et des vaches dans les prés. Le chemin s'étire comme un chat au soleil, il ondule, tourne derrière un buisson et entre dans la forêt. Ici, ça sent la terre mouillée, la mousse, les fraises des bois. Les oiseaux s'agitent sur la tête de Lucille. Ils tournent autour de ses rubans. La forêt les entraîne dans sa danse ; les arbres saluent les enfants, inclinent leurs branches. Ils sont partout où Lucille pose les yeux. Elle est inquiète ; les oiseaux sont retournés dans ses cheveux. Et s'ils s'étaient trompés de chemin? Si la forêt n'avait pas de fin. Marcus marchait devant mais Lucille l'a rattrapé à présent. Elle serre son bras, voudrait faire demi tour. Mais tout à coup, sous leurs pieds, la terre devient sable. Et devant eux, le vert des arbres se change en bleu. La mer est là... Elle se mélange avec le ciel. C'est elle qui n'a pas de fin. Sur le sable blanc , il y a des enfants. Partout ; des cheveux bruns, blonds, des cheveux roses, des cheveux roux. Et pas la moindre maison, pas le plus petit chignon à l'horizon ! . C'est la mer qui veille sur eux. Lucille et Marcus s'avancent. Ils ont du mal à pousser la machine. Ils s'arrêtent au milieu de la plage ; Ils écoutent chanter la mer. LUCILLE tourne la manivelle. Des barbes à papa s'envolent vers le ciel. Les enfants approchent. Ils ont les yeux qui brillent, mais...pas de poche ! Ils attrapent des barbes à papa assorties à leurs cheveux . Ils mangent, assis dans le sable, l'oeil gourmand. Ils ont l'air heureux .
La bouche sucrée , les cheveux emmêlés, ils courent jusqu'à la mer. Marcus et Lucille se regardent, jettent leurs chaussures détachent leurs boutons et leurs ceintures. Ils avancent doucement vers les vagues , touchent l'eau , du bout de leurs pieds . les enfants leur font signe, plus loin . Le chien les a déjà rejoint. Lucille attrape Marcus par la main. . Ils retiennent leur souffle. La mer leur chatouille le menton ; une vague les roulent contre les autres enfants. Ils rient , se bousculent. se laissent ramener sur le sable , s'arrêtent un instant, puis retournent à la mer inlassablement.
Le jour est fatigué. Lentement , il se pose. Le ciel se maquille, se couvre de rose. On entend le piano ; La lune descend doucement, enveloppe les enfants et de sa lumière blanche leur fait un manteau....
Il existe un pays où jamais la mer ne finit...
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