Lui, costume sombre, souliers bien cirés
Elle, tailleur clair et bouquet d’orchidées
Lui, gai, presque trop joyeux
Elle, émue, une larme au bord des yeux
Lui,
« Ce n’est qu’une formalité, depuis bien des années, au creux de notre lit, je te joue nos épousailles »
Elle
Silencieuse, parée d’un magnifique sourire, elle semble ailleurs, au temps de leurs fiançailles
Et tandis que j’égrène les articles de loi, je regarde leurs yeux, leurs mains qui se serrent.
Lui, il a perdu sa belle arrogance
Elle, doucement se balance
C’est dans un profond silence qu’ils échangent leur « oui » et que je les déclare maintenant mariés.
Alors, les yeux pleins de larmes, doucement, il porte à sa bouche sa main. D’une voix tremblante, ne la quittant pas du regard, il lui dit :
« Il y a 50 ans, ma mie que je t’aurais épousé, si j’avais su que ce jour là tes yeux seraient si beaux, ta voix si claire et ta peau si douce. Te soulevant dans mes bras de fringant jeune homme, je t’aurais enlevée et conduite en riant dans notre petit paradis. Aujourd’hui, je suis vieux, fatigué et ne peut t’offrir que mon bras sur lequel t’appuyer »
Sans un mot, elle a caressé sa joue, l’a tendrement embrassé.
J’ai délicatement essuyé en embrassant la toute jeune épousée, la petite larme qui coulait sur sa joue.
Le vieux monsieur avant de me quitter, me serra dans ses bras et me dit doucement « eh oui ! Simple formalité »