Pierre, sur ta pierre...

Pierre, sur ta pierre.


Pierre
Sur ta pierre
Tant de temps
Le vent
Soulevant la poussière
Annihile ta prière ;
En secret
L’espoir discret
Sans lumière
Sculpte l’infini
Et l’occulte.
Rien qui puisse
Définir
L’objet du culte
La pensée est-elle
Plus fragile
Malhabile
Plus tendre
Que la matière.

Sur ta pierre
Pierre
Tout ce temps
Soulevant la poussière …
Le vent
Ricane de te voir
Effrayé à l’idée,
De rejoindre la cendre
Là-bas sur
L’horizon calciné.
Et l’occulte…
Rien qui puisse
Retenir
L’instant
La vie doit-elle,
D’un seul trait
Trépasser
Dans l’abstrait ?

Pierre,
Sur ta pierre,
Tant de temps…
Ce vent
Soulevant tes poussières.

Pierre WATTEBLED- le 2 décembre 2010

Bravo Pierre ! Ton poème coule comme le temps, par saccades. J'ai aimé te lire.

Amitiés

Roger

belle cascade de mots... à l'ère de la dématérialisation, si le corps devient poussière, l'esprit et son cœur demeurent pour l'éternité. L'énergie sait plier le temps, et ta pensée m'a fait gouter à la joie de l'instant présent!!
merci Pierre

C'est fou ce que notre muse nous inspire parfois;triste pour quelques -uns, sage pour d'autres,
lucide pour le moins quand je me relis: je me sens relié à une certaine cohérence universelle.
Merci.
Cordialement.

Pierre WATTEBLED

Il y a tant de douceur dans ce texte là que je n'arrive pas malgré le sujet, à le trouver triiste
les vers courts te vont bien
j'aime
bisous

"Pierre, tu es Pierre et sur cette pierre je bâtirai mon église" dixit JC...

Qu'importe le culte finalement...avoir foi en soi est déjà si compliqué...!
Un texte aux accents nihilistes qui font frissonner .
:fleurs:

Galia a écrit:

"Pierre, tu es Pierre et sur cette pierre je bâtirai mon église" dixit JC...

Qu'importe le culte finalement...avoir foi en soi est déjà si compliqué...!
Un texte aux accents nihilistes qui font frissonner .
:fleurs:

Oui, il est vrai que l'être voudrait pouvoir mesurer l'incommensurable; à certains instants de sa vie
il est confronté à ce rien qui serait tout, ou à ce tout qui ne serait rien, à une reconnaissance lucide d'un certain vide, d'un vide incertain; à moins que nous ne soyons partie de ce tout et de ce rien constituant un ensemble cohérent en apparence mais indéchiffrable.
Peut-être créons-nous ce rien et ce tout enlacés dans notre entendement humain. Il n'en demeure pas moins que nous sommes poussières, en dehors de toutes approches religieuses, mais aussi.
C'est un état d'âme délivré par le poète, rien de plus.
Mais, bien sûr, j'aime la vie.
Cordialement à tous.

Pierre