e-monde
Attention ce texte est probable, voire éparse
Illusoire, pour des figurants comparses
Dans son vol irréel, l’espace se suspend
Car le virtuel est l’utopie du moment
Nous avons pris les voiles, lâché tous les lests
Ce qui compte aujourd’hui, c’est tout le reste
Tout ce qui nous entoure, ce qu’on aurait pu vivre
Du bout des lèvres, ou ce qui nous enivre
Exister dans le réel reste vulgaire
Seuls les ploucs se satisfont de la matière
Je sens, quelques-uns ont déjà décrochés
Avec des mots actuels, je vais m’expliquer
Nous avons d’un coté la vie normale
Les impôts à payer, les douleurs, le banal
Le regard tourmenté, les femmes qui nous quittent
De l’autre l’admirable, le sans limite
Où l’on peut voyager, passer les frontières
Tout télécharger, s’entourer de mystères
Où l’on peut se faire passer pour quelqu’un d’autre
Ne rien dire de vrai, faire le bon Apôtre
Odyssée où tout se dématérialise
Chacun trouve son bonheur, chacun sa devise
Dans ce e-monde, d’aucuns vont se reconnaître
Pour se nourrir, ils n’ont que cette fenêtre
Selon le jour où l’humeur, il joue un rôle
La toile lui fait écran, il sort de sa geôle
L’individu n’existe plus, il se grime
Par cette feinte, il mélange l’intime
Les onlines, les webcams, ces nouvelles passerelles
Ont remplacé depuis l’enveloppe charnelle
La force diffuse, le don d’ubiquité
Ce vieux rêve, arrive en grandes enjambées…
Vers à Soi