Au bout des jours monotones
Et au bout des ciels trop gris
Quand on a plus que l'ennui
Pour déposer ses rêves
Je t'ai rencontré enfin
En plein cœur de la Vie.
Ton souvenir devenu comme un cri
Ton absence, attente ciselée de larmes
Et ton corps contre mon corps
Et ton angoisse dans la mienne
Et ton regard qui efface ce qui reste...
J'ai appris de toi une vie balbutiante
Couleur noire et amarante
Le visage de la passion creusée dans une fleur
Un sourire tremblant d'aimer et de perdre
Des joies qui montent, suspendus comme des ponts
Parmi les chemins fertiles du cœur...
Comment dirais je tout ce que j'ai connu
Dans ce long voyage au bout de l'amour
Dans ce cri impoli et heureux
Dans ce rire au soleil radieux.?
J'ai vu l'été jouir dans tes cils
J'ai vu des pleurs se brûler dans mes yeux
J'ai vu des fleuves se jeter dans la mort
Et des trains égarés traversant mon ventre.
Toutes les images folles d'un été déchiré
toutes les balles d'un fusil invisible
Tous ses mythes bravant notre sang
tous ces anges nous couvrant de leurs ailes
Ah! c'est beau l'enfer quand on est deux.
Avec toi j'ai cru me perdre dans un autre être vivant
Qui avait fini de ramper vers des abimes
Et je suis devenue tes yeux noirs au regard flamboyant
Je suis devenue tes mains nerveuses égorgeant le rire
Tu as fait de moi ton miroir cruel
Et je n'ai plus d'existence
Que ton ombre aux jeux infidèles.
Pour Vicky.