les feuillets de nos coeurs
tel nappe de fane par strie de rancoeur
sous l'humide saison; l'abre pleureur
si tôt lévé, implore de mil doigts rêveur
celui qui de l'astre, venant, mis sa douceur.
et, pour faire taire, de plus moins, cet humeur
arrose de bel rime son îlot crieur:
- ô Dieu qu'abonde lumière et grandeur!
l'aube ne me peut porter onde de bonheur
guère plus tel même de tonnerre je meurs!
de l'enfer au ciel n'ai-je poussé cette minceur,
selon que ton nom m'en infligea la hauteur!
sans plus, mon tronc ne put osée ta fureur
dès lors, et ce-même obéit sans regisseur
ma race te servant, te fut sans horreur -
si l'homme en ses façons constructeur
sans déplu de gré que l'abre prieur,
défait de gloire tel que fane sa couleur,
qu'en son oeuvre s'y exhaltant le createur,
Dieu, Maitre de Moise, y serait demeure.