Partir ou rester

Elle est l'histoire vécue des deux côtés...

J'ai traîné mes pas, il fait nuit,
il fait froid, je suis transie,
j'ai marché toute la journée,
où plutôt, j'ai traîné,
heureuse de l'avoir souhaité,
soulagée d'y être arrivée,
j'ai peur aussi, ici c'est l'inconnu,
car c'est mon départ pour la rue.
Trop marre des parents,
ceux qui râlent tout le temps,
marre tout simplement de ma vie,
de cet endroit, même où je vis.

Où peut être notre fille, il fait nuit,
il fait froid, elle va être transie,
nous avons cherché où elle aurait pu aller,
en vain, elle s'est comme évaporée.
Quel mal avons nous donc fait,
nous, ses parents, sommes très inquiets,
ce n'est pas son habitude de partir,
de ne pas téléphoner, ou prévenir,
qu'est-ce qui a bien pu provoquer son départ,
les heures passent, il est bien tard,
et si elle se faisait agresser,
y a t-elle même pensé ?

Difficile de rentrer, ça va être la raclée,
c'est sûr, je vais me faire tuer,
pas penser, certainement pas,
ça servirait à quoi, d'avoir fait cela.

Mais qu'a t-elle donc dans la tête,
de ne pas penser à sa mère inquiète,
promis, si elle décide de rentrer,
nous allons lui prouver qu'on n'a jamais cessé de l'aimer,
pas de représailles, juste prendre le temps de parler,
le principal enfin c'est de communiquer.

Et s'ils avaient compris le pourquoi,
ce qui fait que je suis partie de chez moi,
se doutent-ils combien je peux les aimer,
ça y est je pleure, je veux rentrer....mais comment rentrer ?
L.A 26.09.07

pas simple le métier de parents...et d'enfants..
et anticiper le malaise avant la "fuite" n'est pas évident,faudrait-il que chacun veuille bien écouter l'autre..
mais ce texte met en évidence ce que chaque partie peut,
pourrait avoir comme pensées,ce que chacun pourrait avoir comme regrets,angoisses..
d'où l'importance d'être très "proches" de ses enfants,
d'être à l'écoute..mais ce n'est pas toujours facile...
il y a ce sacré "fossé des générations"...
amitiés du Rebel

Invité

Magnifique écrit poignant d'émotion

Houlà......Comme il me parle....
Le "métier" de parents ne s'apprend pas....pas dans les livres ! Sur le terrain, au fil du temps..en faisant sans doute des erreurs..parfois même celles qu'on fait nos propres parents et pour lesquelles nous étions déjà en "conflit". De plus on hésite à donner des conseils issus de sa propre expérience pour ne pas avoir l'impression de juger et d'être aussi jugé pour "ses résultats éducatifs"! Je m'y hasarde donc peu...m'y autorisant auprès de vrais amis.
Parfois l'écoute ne suffit pas à enrayer les "soucis" ...je pense qu'il faut "vivre" certaines expériences pour en sortir "plus grand, plus fort, plus ouvert...meilleur" que ce soit du côté des enfants comme des parents.
Si je ne devais donner qu'un seul conseil...ce serait "valoriser" valoriser chaque fois ce qui est bien, petit ou grand objectif. Nous sommes dans une société de jugement de valeurs et de sanction. Un zéro vaudra multiples "punitions, réparations, ...." un 18 sera banalisé par c'est bien...tu vois quand tu veux tu peux!!!...et quand on est adulte c'est la même chose voire pire!!! Alors n'hésitons pas ...à voir les belles et bonnes choses autant que les mopins bonnes....et puis surtout dites tout l'amour...dites "je t'aime" ça parait idiot de le dire, cela peut paraitre évident....surtout avec les plus petits...mais quand les enfants grandissent ces mots là se taisent, par pudeur....remettons les à notre quotidien..
Tu vois cela me rend prolixe..j'arrête là...
Bisous aux jeunes et moins jeunes....parents...enfants

merci à vous pour vos mots,
un écrit sur les fugues, car de plus en plus de jeunes partent de chez eux,
comme ça, sans rien dire, en fermant la porte à toute explication,

Bel écrit qui offre la vision des deux cotés d'une fugue, comme souvent ces actes traduisent un mal être qui a ses racines dans une communication absente... Nous sommes des êtres de communication, mais la technologie et la vie "moderne" nous ont fait oublier que la plus belle des communication est celle qui se passe en face à face...

oui tout à fait,
merci Jerry de m'avoir lu.

» Je veux partir d’ici
» Laissez-moi partir
» Partir, fuire la maladie
» Ô fils, je te vois partir
» Il me faut partir tu sais