Ce matin-là

Ce matin-là
Car c'était un matin de solitude
Je t'ai regardée qui passais
Humble et quelconque
Dans une rue anonyme
D'une ville oubliée
Ton ombre faisait frissonner la rosée
Et ton regard vide s'était perdu en dedans de toi

Ce matin-là
Un volet a claqué
Doucement
Une fois
Deux fois
Puis trois fois
Et la musique s'est réveillée
S'est étirée limpide
Puis percussions et trombonnes sont entrés en scène

Ce matin-là
Un petit garçon courrait tout au long de la rue
Sans se retourner
J'ai vu le vieux monde qui le poursuivait
Et il courait et il courait
Sans se retourner

Ce matin-là
Une voiture passait en chuintant
J'ai des pneus neufs savez-vous
Et elle roulait impudente
Dans des flaques noires
Eclaboussant
Passantes anonymes et rayons de soleil

Ce matin-là
La guerre s'est déclarée quelque part
Et mes frères humains qui avec moi vivez
Vous êtes redescendus dans les caves
Sombres et sûres
Qui sentent la sueur
Qui sentent la peur
Sans savoir
Si demain
Si hier

Ce matin-là
J'ai marché sur la pointe des pieds
Pour ne pas déranger
Le monde qui dormait
C'était un matin de solitude.

Ecrit un peu comme un scénario...j'ai lu...à haute voix et j'ai vu les images...comme si elles m'étaient familères..
Par moment...je me dis "j'aurais pu écrire ces mots là !!!" et c'est le cas pour ce texte là où je m'inscris entièrement
Bisous mon ti poète

C'est la voix, ma voix, qui guide mon rythme, Dyane, lorsque j'écris. Chaque vers est un souffle, une sensation. C'est exactement comme en musique, comme les phrases musicales. Et les mots ensuite, me donnent les images.

"Ce matin-là
J'ai marché sur la pointe des pieds
Pour ne pas déranger
Le monde qui dormait
C'était un matin de solitude"

N'est pour moi pas du tout la même chose que :[/size]

[size=12]"Ce matin-là j'ai marché
Sur la pointe des pieds
Pour ne pas déranger le monde
Qui dormait
C'était un matin
De solitude".

Tu vois tu connais tout de ma cuisine personnelle.... mais après il y a les passerelles et l'alchimie des images qui naissent et viennent de loin. Il faut aller les chercher en dedans de soi, et c'est un mode de vie... qui t'engage complétement. Et le souffle et la musique sont au service de ces images. Il faut donc être extrêment précis, sinon on les trahit ou plutôt on les gâche.
Bises Dyane

J'aime beaucoup cette écriture en flashes multiples ajoutant des nuances au faits: rien est anodin; ce qui peut le paraître met en exergue un sentiment essentiel: l'expression devient la saveur d'un fruit, un plaisir unique, une invitation au partage. Dans la troisième strophe, il y a un petit changement à effectuer. Une distraction probablement. Rassurez-vous, je suis coutumier du fait !
Cordialement.
Pierre WATTEBLED.

Merci, Pierre. Une chose m'avait frappé, il y a déjà longtemps. Lorsque nous passons, dans la rue, nous croisons des gens. Nous entendons des bribes de leurs conversations. Et si nous les collons les unes aux autres, cela donne des choses complétement invraissemblables. De même, nous voyons des tonnes de choses qui se juxtaposent, s'enmêlent et s'entremêlent. Et pourtant, toutes ces images, tous ces sons enchevêtrés, se composent et finissent par nous donner quelquechose. Une ambiance. Une image. Une et des sensations. C'est notre tête qui reconstruit le reste. Et c'est notre parole qui l'invente.

Messieurs j'aime vous lire......

Invité

Moi j'ai du mal sur la forme avec lers répétitions "ce matin là", mais ele fon j'adore... tout simple, tout doux...

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