Il prend son vol vers des cieux bien étranges,
Là où se trouve son coffre au trésor
Où naissent les mots que la muse y range
Et qui pour lui, patiemment les ressort.
Il faut alors qu’il imprègne son âme
Au fond du plus nostalgique océan,
En prenant soin d’échapper à la lame
Qui le transformerait en mécréant.
Mais le poète bâtit et chantourne
Toutes phrases et leurs sens à l’infini,
Il hésite et enfin il ajourne
Son ouvrage qui n’est jamais fini.
Et c’est la valse des mots, inlassable
Cohorte, rude qu’il faut décliner,
Aussi fragile que châteaux de sable
Redoutant l’écho qu’il faut défourner.
Et puis la nouvelle vague lyrique,
Où s’ouvre la porte de l’univers,
Aux strophes gaies ou mélancoliques,
L’amour frémit sous la beauté du vers.
Le poète vit dans un autre monde,
Il peint avec la palette des mots
Dont les lettres dansent dans une ronde,
Tantôt doucement ou fortissimo.
Mais hélas, sa tâche n’est pas facile,
Il n’a pas le droit d’être indulgent,
Même s’il vous paraît indocile,
Peut-être est- il quand même intelligent.
Capricorne, le 15/06/2009