Texte de Bernard Lavilliers : Les mains d'or

Un grand soleil noir tourne sur la vallée

Cheminées muettes - portails verrouillés

Wagons immobiles - tours abandonnées

Plus de flamme orange dans le ciel mouillé



On dirait - la nuit - de vieux châteaux forts

Bouffés par les ronces - le gel et la mort

Un grand vent glacial fait grincer les dents

Monstre de métal qui va dérivant



J'voudrais travailler encore - travailler encore

Forger l'acier rouge avec mes mains d'or

Travailler encore - travailler encore

Acier rouge et mains d'or



J'ai passé ma vie là - dans ce laminoir

Mes poumons - mon sang et mes colères noires

Horizons barrés là - les soleils très rares

Comme une tranchée rouge saignée rouge saignée sur l'espoir



On dirait - le soir - des navires de guerre

Battus par les vagues - rongés par la mer

Tombés sur le flan - giflés des marées

Vaincus par l'argent - les monstres d'acier



J'voudrais travailler encore - travailler encore

Forger l'acier rouge avec mes mains d'or

Travailler encore - travailler encore

Acier rouge et mains d'or



J'peux plus exister là

J'peux plus habiter là

Je sers plus à rien - moi

Y a plus rien à faire

Quand je fais plus rien - moi

Je coûte moins cher - moi

Que quand je travaillais - moi


D'après les experts

J'me tuais à produire

Pour gagner des clous

C'est moi qui délire

Ou qui devient fou

J'peux plus exister là

J'peux plus habiter là

Je sers plus à rien - moi

Y a plus rien à faire



Je voudrais travailler encore - travailler encore

Forger l'acier rouge avec mes mains d'or

Travailler encore - travailler encore

Acier rouge et mains d'or...

J'avais envie de proposer à ceux qui les aiment, les paroles de cette chanson que j'aime. Et que je dédie à tous "mes frères" de la Vallée de la Meuse et de la Vallée de la Semoy et d'ailleurs, les "travailleurs du fer" qui tournent et tournent en rond, avec leurs mains d'or - inutiles.

Bernard Lavilliers....outre son charme, sa manière d'interpréter et ses magnifiques chansons...ça ne m'étonne pas que tu aimes cet Homme là
Poétiquement tienne
Bisousssssssssssssss

C'est vrai, Dyane, que je me retrouve bien dans ses textes, même si musicalement parlant, la musique Brésilienne qu'il affectionne particulièrement, ne soit pas ma tasse de thé. Mais il a beaucoup d'autres choses et d'autres musqiues que Brésilienne. De plus il a aussi interprété des poémes de Gaston Couté, que j'aime bcp, et même "Est-ce ainsi que les hommes vivent", de Léo Ferré, tiré du texte d'Aragon "poésie allemande".
Gros bisoussssssssssssssss à toi, Dyane.