Elle restait là, observant autour d’elle les fenêtres fermées et n’entendait plus que le tic-tac de l’horloge de la cuisine. Le silence devenait si pesant, qu’elle mit de la musique et s’assit en face du guéridon sans oser s’en approcher. Elle regardait le livre sans le voir, les yeux perdus dans le vague. Elle était là, bien là mais son esprit s’était envolé en un ailleurs où elle aimait si souvent se réfugier.
Le café à son palais, à sa gorge, délivrait un délicieux parfum. Elle regarda amusée son index passé dans l’anse de la tasse, et au délicieux parfum se joignirent de non moins délicieux souvenirs.
Une autre page se tournait, puis une autre, qu’elle regardait immobile et n’entendait même plus cet air de blues qui planait dans la pièce.
Fascinée, elle était subjuguée par ce qui se passait là. Un rayon de soleil est venu se poser sur le livre et les pages ont cessé de se tourner. Elle a croisé les jambes, posé la tasse sur sa cuisse et attendu un long moment songeuse.
Sur la table basse, à côté de la tasse, un bouquet d’ancolies. Elle aimait ses fleurs si simples et si complexes à la fois. La variété dans leurs couleurs et dans la forme de leurs pétales. Semblables et uniques.